"Manhattan Volcano", de Pierre Demarty, aux Belles Lettres
Pierre Demarty publie un livre épatant dont le sujet est archi
rebattu : le 11 septembre à New York, l'écroulement des deux tours sous l'assaut
des terroristes pilotes, le chaos, la panique, la fumée noire, on s'en
souvient, hélas. Mais, il le traite d'une manière radicalement nouvelle. Il
raconte la catastrophe avec en contrepoint une autre catastrophe racontée 1920
ans auparavant par un autre jeune homme : l'éruption du Vésuve qui mit fin
à Pompéi. D'où le titre, Manhattan Volcano .
C'est culotté, et c'est très beau. Le livre instaure de
façon tout à fait nerveuse un dialogue entre l'un des plus grands traumatismes
contemporains et l'événement qui a traumatisé le monde antique, qui est cette
éruption du Vésuve. Une éruption que le jeune Pline a racontée pratiquement en
direct en 79 après Jésus-Christ, il y a presque 2.000 ans, à l'un de ses amis,
le grand historien Tacite. Il lui écrit deux lettres, à sa demande. Deux
millénaires plus tard, Demarty, reprend la forme épistolaire, la forme de ces
deux lettres qu'il a d'ailleurs ajoutées en annexe à son texte.
Dans les deux cas, on se retrouve devant la même impossibilité : la grande
peur des hommes devant les catastrophes colossales, qu'ils ne comprenant pas,
et en même temps l'envie de raconter l'irracontable, de narrer l'inénarrable,
de décrire l'indescriptible.
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