Le tour de France à pied
En tout cas, ils essaient de s’en
approcher au plus près de la frontière. La baie de la Seine ou l’estuaire de
Nantes, par exemple, sont infranchissables, cela oblige donc nos deux amis à de
grands détours. Autre cas, du côté de Biscarosse, les militaires les ont
fermement invités à passer leur chemin et contourner une zone de tirs de
missiles. Dans les Pyrénées, s’il leur arrive d’avoir un pied en France et
l’autre en Espagne, dans la neige, en altitude, cela devient vraiment
compliqué.
Aurélie Derreumaux et Laurent
Granier marchent environ 25 à 30 kilomètres par jour. Les pieds, les
articulations les ont bien fait souffrir au début rendant les journées de plus
en plus longues, même si, au contraire elles étaient de plus en plus courtes en
hiver. Mais après s’être échauffés sur les plages de l’Atlantique, ils arrivent
à maintenir le rythme, même en montagne. C’est important de maintenir le rythme
car le jeune couple marche aussi pour le compte de Handicap International.
L’idée, c’est de vendre les kilomètres parcourus au profit de l’ONG. A ce jour,
ils ont récolté un peu plus de six mille Euros. Plus loin, les élèves de
différentes écoles leur remettront aussi des sommes qu’ils sont en train de
réunir dans le cadre de différents projets pédagogiques.
Laurent et Aurélie n'ont pas emmené
de tente. Ils comptent sur l'hospitalité au fil des rencontres. Et c’est vrai
qu’il ne se passe pas une journée sans qu’un marcheur occasionnel ne les
accompagne pour faire connaissance, pour leur montrer le chemin, pour les
inviter à déjeuner ou carrément passer la nuit chez lui. C’est notamment le
cas, comme le souligne Aurélie Derreumaux, depuis qu’ils sont au Pays basque…
"Pendant les huit-dix derniers
jours, en fait, on a fait que dormir chez l’habitant. Et ça a été une véritable
chaine de solidarité. Ça a commencé avec une dame qui suivait notre périple
depuis le début. Et grâce à elle, on a dormi chez ses parents, ses parents nous
ont recommandés à des amis qui nous ont recommandés à des cousins… Donc, comme
ça, on est passé de famille en famille, d’amis en amis. On était au tout début
du pays basque et ça nous a permis, vraiment, de rentrer au plus fort, au plus
profond des traditions basques. Manger basque avec des familles basques, de les
entendre parler basque… ça permet de toucher au plus profond des régions
françaises."
Pour préparer cette pérégrination en
couple, le père de Laurent a été de précieux conseils. Un cancer foudroyant l’a
emporté il y a quelques jours. Désormais, Laurent et Aurélie marche aussi pour
lui.
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