Cet article date de plus d'onze ans.

"Bernard Tapie ne peut pas dire qu'il a été roulé" (Hervé Martin, du Canard enchaîné)

Bernard Tapie est en garde à vue dans l'affaire de l'arbitrage controversé de la vente d'Adidas. En 2008, Bernard Tapie avait obtenu plus de 400 millions d'euros. Après un passage par l'Hôtel-Dieu, pour une visite médicale, l'homme d'affaire est entendu depuis ce lundi par les enquêteurs de la brigade financière. Depuis 1995, Bernard Tapie se présente comme une victime dans la vente d'Adidas. Est-ce vrai ? Retour aux origines de cette affaire avec Hevé Martin, journaliste au Canard enchaîné.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Bernard Tapie est entendu sous le régime de la garde à vue, qui
peut durer quatre jours au total. Une éventuelle mise en examen sera annoncée d'ici
à vendredi. Les enquêteurs cherchent à savoir si l'homme d'affaire a influencé
le gouvernement pour qu'il ait recours à un arbitrage. Bernard Tapie va aussi devoir clarifier les
relations qu'il entretient avec le juge Estoup, l'un des juges arbitre qui a
rendu la fameuse décision qui lui a permis d'obtenir plus de 400 millions
d'euros.

En 1992, Bernard Tapie est au gouvernement et propriétaire d'Adidas
dont il cherche à se débarrasser. "La société est au bord de la faillite.
Elle a perdu 500 millions et Tapie n'a pas les moyens de payer car il a tout
financé par emprunts bancaires,
" explique Hervé Martin, journaliste au
Canard enchaîné
. "Il signe avec l'un de ses concurrents pour vendre la
société à 2,9 milliards.
"** Après deux mois d'audit, Pentland renonce à acheter Adidas en
raison de son délabrement. Tapie propose alors un rabais de 7,5%, il est
en-dessous du prix et y perd, mais Pentland refuse.

Le Crédit
Lyonnais qui a "des instructions " pour aider Bernard Tapie se démène pour lui
trouver des acquéreurs, mais personne n'en veut. "C'est à ce moment-là
que naît la solution d'un rachat par le Crédit Lyonnais lui-même. Mais cela n'est
pas possible politiquement, donc on imagine la solution des sociétés offshore.
"

En novembre 1992, le Crédit Lyonnais signe avec Tapie un accord général pour vendre Adidas. "C'est Bernard Tapie qui fixe le prix. Donc il ne peut pas dire qu'il a été roulé. "

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