Cet article date de plus d'onze ans.

Le pape François, "proche des pauvres" et "conservateur"

Le père Christian Delorme, du Diocèse de Lyon et le père Jean-Christophe Meyer, du Diocèse de Metz, étaient les invités de France Info pour évoquer le pape François avant que le sociologue des religions, Olivier Bobineau, ne donne son avis sur cet "empereur de la foi".
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Le père Christian Delorme est le premier à intervenir.
Il reconnaît qu'il ne connaît pas du tout le cardinal Jorge Mario Bergoglio
même s'il se souvient qu'il était un prétendant au titre il y a 8 ans.

"Cette fois-ci, plus personne n'en parlait, sans doute
en raison de son âge. Pour moi, c'est une découverte totale. Mais,
heureusement, il y a des gens qui le connaissent. Mon archevêque à Lyon, en
particulier, le cardinal Barbarin le connaît bien".

En ce qui concerne la réputation du pape François, le  père Christian Delorme confirme que
"c'est un pape proche des pauvres" . Le père Jean-Christophe
Meyer se souvient aussi d'avoir "entendu son nom lors du dernier
conclave".

"Quand on regarde un peu plus prêt, il fait référence à
beaucoup d'éléments qui sont parlants pour nous dans l'Eglise. D'abord,
l'Amérique latine avec un travail de leurs évêques sur l'évangélisation et la
manière de transformer notre Eglise. Pour que cela devienne une communauté de
disciples de Jésus Christ qui annoncent cette foi. Si on ne le connaît pas
directement, on a des références de ce qu'il a fait durant sa vie d'évêque et
donc de ce qu'il fera de sa vie de pape."

Les deux prêtres abordent aussi les attentes des fidèles
après la nomination du pape François. Ils rappellent aussi que "le
nombre d'évêques dans le monde à doublé, passant de 2400 à 5000"
depuis
Vatican 2. Et que "le christianisme a explosé en nombre de
chrétiens"
. L'Eglise doit ainsi gérer une "crise de croissance"
explique le père Meyer.

Nouveau pape, nouveau climat au Vatican?

Le sociologue des religions Olivier Bobineau, maître de conférences
à l'institut catholique de Paris et à Sciences Po, vient de publier L'Empire des papes aux éditions du CNRS. Il a ainsi étudié de prêt
le fonctionnement du Vatican.

 

"Le climat va peut-être changer provisoirement, mais on
ne change pas un système qui a 1500 ans d'histoire. Le catholicisme est une
pyramide. C'est un système hiérarchique au sommet duquel se trouve l'évêque de
Rome, successeur de Pierre qui représente le Christ."

Pour ce faire, cet "empereur de la foi" a une
charge considérable. Olivier Bobineau, envisage ainsi un partage "pour se
rapprocher des gens"
. Justement, est-ce un pape conservateur? Le sociologue
admet que jusqu'au choix de son nom, tout concorde pour le décrire comme
"le pape des pauvres" . Mais il nuance cette image.

"On le dit pape, symbole d'ouverture et de modernité,
parce qu'il n'est pas européen. Mais quel est son positionnement moral sur la
famille? Comment considère-t-il l'homosexualité? Quelle place a-t-il donné aux
femmes dans son église? Ses positionnement sont ceux d'un conservateur."

 

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