Cet article date de plus d'onze ans.

Mohamed-Ali Adraoui : "Dans le salafisme il y a plusieurs courants"

Trois hommes ont été mis en examen pour leur participation à un groupe djihadiste présumé. Basé à Marignane, le groupe était en mesure de commettre un attentat. Ces trois hommes avaient stocké de nombreux explosifs et avaient pour modèle Mohamed Merah.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le procureur de Paris, François Molins a annoncé qu'un
"atelier de fabrication d'explosifs " avait été découvert à Marignane
au domicile du principal suspect. Des armes et de nombreux produits chimiques
pouvant permettre la confection d'une bombe ont été saisis. Les trois hommes,
tous de nationalité française, ont été mis en examen pour "association de
malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", "transport,
détention et fabrication de produits incendiaires" et "détention
d'armes
".

Ces trois hommes se réclamaient de l'Islam. Sur le toit de leur maison, un drapeau salafiste avait même été installé. Le salafisme est-il en cause ? "Il faut faire très
attention avec ce terme
", prévient Mohamed-Ali Adraoui, politologue,
sociologue et spécialiste du salafisme. "Le salafisme explique qu'il faut
revenir aux premiers siècles de l'Islam. Est salafiste toute personne qui
cherche à établir sa vie, sa foi, sur le modèle des premiers croyants.
"

Il existe une diversité de courants entre le salafisme
théorique et le salafisme pratique qui la plupart du temps s'opposent. Certains
prêchent une forme de violence légitime pour s'en prendre aux ennemis de l'Islam,
d'autres sont politisés et légalistes, et d'autres encore disent ne pas vouloir
s'intéresser aux choses de la politique.

"L'Arabie Saoudite est un véritable épicentre du
salafisme de par son contrat social, l'Islam qui y est prêché. Le pays défend
cette vision de la religion depuis plusieurs décennies.
"

En France, plusieurs milliers de personnes se disent salafistes

Elles sont relativement jeunes, le plus souvent nées en France, issues de l'immigration
maghrébine ou encore converties. "Ce sont des puritains qui ne prennent pas
part aux élections et sont peu intéressés par les débats autour de l'Islam
",
explique Mohamed-Ali Adraoui. Ils rejettent les valeurs occidentales.

Quel lien entre le salafisme et le terrorisme ?

Pour le sociologue, il faut être prudent. Le courant salafiste a changé depuis la violence politique en Algérie dans les années 90. Aujourd'hui, la tendance "quiétiste" l'emporte sur la mouvance djihadiste.

Mohamed-Ali Adraoui est l'auteur de Le salafisme, du golfe
aux banlieues
, aux PUF

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.