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Vidéos 13-Novembre : des victimes et leurs proches témoignent

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Morgann, étudiante à Sciences po, était à la terrasse du restaurant Casa Nostra (Paris) au moment des attaques du 13 novembre 2015. (FRANCE 2)

Franceinfo vous propose une sélection de témoignages de victimes ou proches de victimes des attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre 2015.

Un an après les attentats de Paris et de Saint-Denis, les antennes de France Télévisions ont récolté de nombreux témoignages de victimes, directes ou indirectes du 13-Novembre.

Dans les journaux de France 2 et de France 3, ainsi que dans le documentaire d'"Infrarouge", "13-Novembre : vivre avec", des rescapés des attaques ou des proches de victimes ont accepté de témoigner et de revenir sur ce qu'ils ont vécu. Franceinfo a listé quelques témoignages incontournables.

"J'étais à deux secondes de la mort"

"J'ai vraiment eu conscience qu'on avait frôlé la mort." Morgann était avec une amie en terrasse de la pizzeria la Casa Nostra, rue de la Fontaine-au-Roi, dans le 11e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015.

"Une voiture sombre est arrivée sur la place. Deux, trois jeunes hommes sont descendus. Deux ont commencé à courir vers nous et on a entendu comme des bruits de pétards. Je n'avais pas encore compris que c'était des tirs, explique Morgann. Et puis là mon amie m'a crié 'on se fait tirer dessus.'"

"C'était une nouvelle frayeur à chaque tir"

Eva a 26 ans, jeune avocate, elle était au Bataclan, le 13 novembre. Ce jour-là, son compagnon Valentin est mort à ses côtés. "Ca dure tellement longtemps... A tel point qu'à un moment, je me demandais quand ça allait être mon tour, pour qu'on n'en parle plus. (...) J'en étais presque à vouloir mourir un bon coup, et basta. Qu'on en finisse."

Gravement blessée par balle, elle a passé trois mois chez ses parents en convalescence. Aujourd'hui, elle a choisi de reprendre sa vie telle qu'elle était. Mais sans Valentin.
 

"Tu te dis que tu ne reverras jamais un printemps"

Louise accompagnait son frère et sa belle-sœur au concert des Eagles of Death Metal, au Bataclan. Dans "13-Novembre : vivre avec", elle raconte les longs moments de terreur et d'angoisse dans la salle de concert.

Elle raconte avec calme la détonation d'un des kamikazes. "Il n'y a plus de son, ta vision se trouble, tout semble suspendu dans le temps. Je lève les yeux, et je vois comme de la neige. Je ne sais pas si c'était des fibres ou des morceaux de chair. A ce moment-là, je me suis demandé si c'était à ça que ressemblait la mort."

Louise
Louise Louise

"Je me souviens avoir crié : 'je veux vivre !'"

Claude-Emmanuel, responsable associatif, se trouvait au café La Bonne bière au moment des attaques. Dans "13-Novembre : vivre avec", il raconte comment il a appris à vivre avec ses blessures, après de longs mois d'hospitalisation.

Alors qu'il croyait avoir surmonté psychologiquement cette épreuve, Claude-Emmanuel réalise aujourd'hui qu'elle l'a marqué plus profondément qu'il ne le pensait. "Je m'aperçois que je pleure très souvent. Au moins une fois par jour. C'est moins l'évocation de ma destinée que celle des autres qui provoque ça. Quand j'ai réalisé ce qui s'était passé au Bataclan, par exemple, cela m'a mis dans un de ces états..."

Claude-Emmanuel
Claude-Emmanuel Claude-Emmanuel

"Quand je retrouve les lieux, j'ai l'impression de la retrouver un peu"

Il y a un an, Elizabeth Boissinot a perdu sa fille Chloë, assassinée alors qu'elle se trouvait à la terrasse du bar Le Carillon. Depuis, elle se rend régulièrement sur les lieux de l'attaque pour entretenir la mémoire de son enfant. Elle a livré son témoignage aux équipes du journal de France 2.

13 novembre : un an après, Élisabeth Boissinot, mère d'une victime, témoigne
13 novembre : un an après, Élisabeth Boissinot, mère d'une victime, témoigne 13 novembre : un an après, Élisabeth Boissinot, mère d'une victime, témoigne (FRANCE 2)

"On peut parler de courage, mais pour moi ce sont les morts les héros"

De nombreux rescapés du Bataclan doivent la vie à Didi. Responsable de la sécurité du lieu, il est retourné à l'intérieur de la salle de concert alors que les terroristes continuaient leur massacre afin d'aider des spectateurs à s'échapper par une deuxième sortie de secours. Les équipes du 13 heures de France 2 ont pu le rencontrer.

Didi, le responsable sécurité du Bataclan, a sauvé de nombreux spectateurs
Didi, le responsable sécurité du Bataclan, a sauvé de nombreux spectateurs Didi, le responsable sécurité du Bataclan, a sauvé de nombreux spectateurs (JULIE BECKRICH, NABILA TABOURI et ELOUEN MARTIN - FRANCE 2)

"Cette peur-là, je ne l'avais jamais ressentie"

Le magazine "Enquêtes de région" de France 3 est allé à la rencontre de trois témoins du 13-Novembre.

Mohamed Amghar est agent de sécurité. Il travaillait à la billetterie du Stade de France le soir du 13 novembre, juste à côté de la porte H. A dix mètres seulement de l’endroit où l’un des kamikazes a déclenché sa ceinture d’explosifs.

Dans la même soirée, Mohamed Zenack apprend qu’une de ses deux filles, Sarah, sortie boire un verre au Comptoir Voltaire est grièvement blessée. Emmenée à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Sarah est touchée à la tempe, au thorax et au bras.

Patricia Correa a, elle, perdu sa fille unique, Précilia, atteinte de cinq balles dans le dos, au Bataclan. Un an plus tard, elle décrit être "en mode survie", "jamais je ne dirai que je vais bien maintenant. Ce n'est pas possible d'aller bien. On a l'esprit qui est complètement hanté".

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