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"Perfect Days" de Wim Wenders : éloge de la banalité du quotidien

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Perfect Days" de Wim Wenders et "Le temps d'aimer" de Katell Quillévéré.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Hirayama (Koji Yakusho) dans "Perfect Days" de Wim Wenders. (HAUT ET COURT)

Trente-huit ans après Tokyo-Ga, documentaire sur le cinéaste Yasujirō Ozu, le réalisateur Wim Wenders retourne au Japon pour filmer le quotidien d'un homme âgé, solitaire, qui nettoie les toilettes publiques.

Magie du cinéma, cette banale existence offre un récit d'une grande délicatesse. D'abord ces toilettes sont belles, ce sont de grands architectes qui les ont conçues, commande de la ville de Tokyo, où ces lieux ont une fonction sociale respectée, qui nous est inconnue.

Cet homme répète des gestes ritualisés, comme ses moments de lecture, la photo qu'il prend chaque jour, les K7 audio qu'il écoute dans sa voiture, quand sa nièce, adolescente fugueuse, débarque chez lui, convoquant avec elle un passé enfoui. Éloge du dénuement, de la simplicité, Perfect Days est un film qui invite à la méditation.

Le Temps d'aimer de Katell Quillévéré

Katell Quillévéré, à qui l'on doit Suzanne et Réparer les vivants est également coréalisatrice de la série très remarquée Le Monde de demain, sur les origines du hip-hop en France.

Cette fois, elle nous propose de nous intéresser à la vie d'un couple, de l'après-deuxième guerre mondiale à la fin des années 60 Au début du film, on rencontre Madeleine, Anaïs Demoustier, tondue à la Libération pour avoir couché avec un soldat allemand. Un jeune garçon, Daniel, naît de cette union interdite, et plus tard, alors qu'elle travaille dans un hôtel de tourisme en Bretagne, Madeleine fait la connaissance de François, Vincent Lacoste, fils de bonne famille timide et handicapé par une polio.

Une rencontre presque par accident, entre deux personnes abîmées par la vie, et qui fuient chacune un secret, mais qui vont justement prendre le temps de s'aimer, de se construire, voire de se reconstruire.

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