"Tehachapi" : la redemption par l'art
Tehachapi de JR
JR, qui s'est fait connaître par ses portraits noir et blanc tirés sur papier et collés en grand format – de Montfermeil aux favelas brésiliennes en passant par le mur qui sépare Juifs et Arabes en Israël – a pu mener un projet fou dans une prison américaine. Tehachapi, en plein désert californien, c'est l'une des prisons les plus dures des Etats-Unis et notamment le secteur 4, où JR est arrivé en octobre 2019. Des détenus enfermés depuis leur minorité et ayant peu d'espoir de sortir, des guerres de gangs ultra-violentes, des cages en guise de mitard, bienvenue en enfer.
Avec sa naïveté désarmante, JR embarque avec lui des durs, des tatoués, qui se demandent pourquoi ce petit Français veut leur tirer le portrait et coller leur gueule XXL sur le sol de la cour. Ça marche, les prisonniers tellement habitués à être déshumanisés, n'en reviennent pas qu'on puisse les regarder avec bienveillance et le projet les aide à renouer avec l'extérieur, via une appli où ils racontent leurs parcours et envisagent un chemin vers la sortie.
Malgré le confinement, JR a tenu son projet et n'a pas lâché ces détenus. "Artiviste" infatigable, JR a convaincu l'administration pénitentiaire de Californie que l'art pouvait aider les détenus à envisager la rédemption, son projet est désormais accessible à de nombreux prisonniers.
Juliette au printemps de Blandine Lenoir
Adaptation d'une BD à succès de Camille Jourdy, c'est l'histoire d'une illustratrice trentenaire en dépression qui choisit de revenir passer quelques jours auprès de sa famille à la campagne. Famille décomposée et recomposée, avec les amis, les femmes, les amants. Et dans le rôle principal – celui de Juliette –, on retrouve Izia Higelin, très convaincante au milieu d'un casting royal, et des personnages féminins forts, campés notamment par Sophie Guillemin et Noémie Lvovsky qui s'envoient de sacrées vacheries à la figure.
On retrouve aussi Jean-Pierre Darroussin, très émouvant, Thomas de Pourquery ou Salif Cissé, le casting et les dialogues sont les deux vraies forces de ce film assez bordélique, qui semble parfois improvisé, mais duquel se dégage une vraie tendresse un peu acide.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.