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Réforme de la SNCF : "Les Français sont passionnés d'égalité, et cette rupture avec les cheminots leur est insupportable"

Les invités des "Informés de franceinfo" sont notamment revenus jeudi soir sur la "vot'action" créée par l'intersyndicale, face à la réforme de la SNCF.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 Nicolas Framont, sociologue et conseiller affaires sociales du groupe parlementaire France Insoumise, face à Anthony Bellanger, journaliste, chroniqueur à France Inter, invités de l'émission "Les Informés" le 10 mai 2018 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les syndicats CGT, Unsa, SUD et CFDT de l'entreprise publique ont décidé d'organiser un "vote-action"pour demander aux cheminots s'ils sont "pour ou contre"  la réforme de la SNCF, a annoncé Laurent Brun à la presse, mercredi 9 mai. Le statut des cheminots a été vivement débattu dans les "Informés de franceinfo".

L'extrait

franceinfo : Pourquoi à la SNCF y a-t-il une unité syndicale qui tient alors que sur d'autres sujets, elle ne tient pas ?

Anthony Bellanger, journaliste, chroniqueur à France Inter : là n'est pas le débat. Pourquoi s'être attaqué à la SNCF comme à beaucoup d'entreprises qui ont des statuts spéciaux ? Parce qu'il y a rupture d'égalité avec les Français, et ils le ressentent profondément. Quand vous demandez aux Français de ce qu'ils pensent du statut des cheminots, même sans le connaître, ils vous disent qu'ils sont contre, et qu'ils sont contre la grève. L'essentiel des salariés français ont un rapport au travail qui n'est pas celui de la plupart des entreprises nationales comme EDF ou d'autres à régimes spéciaux, et que les Français sont passionnés d'égalité, et que cette rupture d'égalité leur est insupportable. 

Nicolas Framont, sociologue : les sondages sont beaucoup plus mesurés que ce que vous laissez penser sur l'avis des Français. Là où il y a rupture d'égalité actuellement, c'est entre les très riches et la majorité de la population. Macron encourage ces inégalités sociales. Attaquer les régimes spéciaux, c'est tout simplement indécent. La majorité des Français sont bien plus proches de la situation des cheminots que de celle de toute une partie de la population qui par son train de vie, par ses salaires, est progressivement en train de se couper du reste. C'est ça la rupture majeure d'égalité.

Les invités

Bertrand Badie, professeur de sciences politiques à Sciences Po Paris, spécialiste des relations internationales  

Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point, dramaturge, metteur en scène et réalisateur  

Nicolas Framont, sociologue, directeur de publication de la revue Frustration et conseiller affaires sociales du groupe parlementaire France Insoumise 

Anthony Bellanger, journaliste, chroniqueur à France Inter  

Jannick Alimi, rédactrice en chef adjointe au service politique du Parisien/Aujourd’hui en France

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