Les Jeux de Liza. Santé mentale : "Simon Biles a permis à d'autres athlètes de s'exprimer enfin sur ce mal être", affirme Bixente Lizarazu

Tous les jours Bixente Lizarazu, champion du monde de football en 98 et consultant franceinfo nous livre son analyse sur les Jeux olympiques de Paris 2024.
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La gymnaste Américaine Simone Biles, le 10 octobre 2019. (TOM WELLER / DPA)

La star de la gymnastique, l'Américaine Simone Biles, peut, mardi 30 juillet, décrocher sa première médaille à Paris dans l'épreuve par équipes. Elle revient de loin. Simon Biles a une histoire incroyable. C'est l'une des plus grandes stars de ces Jeux olympiques de Paris 2024, considérée comme la meilleure gymnaste de tous les temps. Elle a débuté à 16 ans. Très précoce championne du monde, elle est devenue un championne olympique à Rio avec quatre médailles d'or et elle est visiblement dans des bonnes conditions sur les Jeux Olympiques à Paris. Mais elle a vécu une période très difficile aux Jeux olympiques de Tokyo où elle a été victime de twisties, un terme anglais pour désigner une perte d'orientation. Une situation particulièrement problématique quand on fait de la gymnastique et des saltos dans tous les sens.  Derrière, Simon Biles a enchaîné avec une grosse dépression. Elle en a parlé, d'ailleurs de plus en plus d'athlètes évoquent leur  de santé mentale.

Elle a permis à d'autres athlètes d'enfin de s'exprimer sur ce mal être. Il y a le culte du héros, du Terminator, de l'invincible quand on fait du sport de haut niveau et donc on a tendance à ne pas parler de ses doutes, de ses problèmes.  le nageur Michael Phelps le nain, le cycliste Mark Cavendish, le cycliste, ou la tennis woman Naomi Osaka, ont parlé de ces problèmes-là. C'est vraiment un sujet d'actualité. Il faut faire vraiment la différence entre la santé mentale et la préparation mentale. La préparation mentale, c'est spécifique à une épreuve. Il s'agit de se mettre dans des conditions optimales et dans une épreuve. La santé mentale te suit tout au long de ta vie, de ta carrière. Quand on veut être un athlète de haut niveau, quand on veut être performant, il faut être heureux dans sa vie. Ce sont des sujets qu'il faut traiter, par exemple avec des psychologues du sport.

"N'hésitez pas à parler de ces problèmes de santé mentale"

Les sportifs de haut niveau sont des êtres humains comme les autres.  On veut nous classer comme des dieux et des super héros, mais on est aussi victimes des sujets de la vie, des perturbations de la vie, des problèmes parfois familiaux. Pour Simone Biles, elle a été victime d'abus sexuels. On se rappelle de l'énorme affaire qui a eu lieu aux États-Unis. Il y a plein de sujets qui peuvent perturber un athlète. Je le dis à tous, tous les athlètes ou tous ceux qui veulent être athlètes de haut niveau, n'hésitez pas à parler de ces problèmes-là pour vous libérer, pour enlever tous ces blocages. 

Je regrette qu'il n'y ait pas eu ce genre de dispositif à mon époque parce que je suis conscient que ça permet de régler certains problèmes. Nous on se débrouillait tout seul. On ne se plaignait pas. On ne voulait pas que l'entraîneur se dise "tiens, il est dans une période difficile" ou qu'un de ses coéquipiers puisse penser que l'on était dans une période de faiblesse. Donc on en parlait pas du tout. Aujourd'hui, c'est bien que des athlètes de très très haut niveau, en parlent. Ce n'est pas une faiblesse, c'est essayer de se construire un mental beaucoup plus fort.

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