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Pourquoi avant la pilule, les femmes n’avaient-elles pas un enfant tous les neuf mois ?

Pourquoi avant l’invention de la pilule, les femmes n’avaient-elles pas un enfant tous les neuf mois ? Théoriquement, une femme aurait la possibilité de donner naissance à quarante bébés...
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Eliseo Fernandez Reuters)

De la puberté à la ménopause, la période de fécondité d’une femme s’étend sur environ trente ans de sa vie. Théoriquement, une femme aurait donc la possibilité de donner naissance à quarante bébés. Certes la question ne se pose pas pour des temps très reculés.

Jusqu’à la Révolution, l’espérance de vie en France n’excédait pas 30 ans. On était parfois grand-mère dans ces eaux-là. L’espérance de vie passe à 50 ans dès le début du XXe siècle, avant la guerre de 14. Or même à cette époque, il était rare qu’une femme dépasse une dizaine d’enfants ; ou en tout cas une dizaine d’accouchements (des jumeaux ou des triplés sont toujours possibles). Pour quelle raison ?

La durée d'allaitement peut s’étendre jusqu’à deux ans, même si nos usages la réduisent à quelques mois

Justement à cause de ses enfants. Je m'explique. Deux ou trois jours après la naissance jaillit le lait maternel. La durée d'allaitement peut s’étendre jusqu’à deux ans, même si nos usages la réduisent à quelques mois. Durant cette période, le cycle menstruel est arrêté, et il ne reprend généralement que lorsque la femme cesse de donner le sein. Si les nourrissons sont mis au biberon immédiatement (ou seulement après quelques semaines), ce retard n’a pas lieu. 

En revanche, si la maman adopte un système plus primitif, si elle nourrit son bébé pendant deux pleines années, elle risque alors de n’avoir de progéniture qu’environ une fois tous les trois ans. Car l’allaitement bloque l’ovulation. C’est un réflexe physiologique destiné à faire que la mère puisse s’occuper du bébé sans être handicapée par sa grossesse. Et c'est ainsi que nos arrière-grand mères prolongeaient parfois l’allaitement, délibérément, en guise de contraceptif. 

Pour le double plaisir des bambins. Deux fois plus de lait. Deux fois moins de rivalités entre frères et sœurs. 

Jusqu’à preuve du contraire. 

 

 

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