Pourquoi le logo d’Apple est-il une pomme croquée (le retour) ?
Vous allez me dire : C’était déjà le pourquoi de samedi dernier, et vous avez raison.
Sauf qu'il a suscité un certain nombre de réactions, notamment sur le site de France Info ou sur mon compte Twitter, réactions et commentaires qui m'obligent à revenir dessus, non sans avoir remercié tous les contributeurs.
Samedi dernier, j’expliquais que la pomme du logo est croquée en référence à l’anglais Alan Turing, héros du film "Iimitation game" , génial mathématicien anglais qui a réussi à décrypter le code secret de la machine Enigma des nazis pendant la seconde Guerre Mondiale. On considère que Turing a inventé l’ordinateur et l’informatique. Quel rapport avec Apple ? J’y viens. Turing était gay, ce qui était un délit dans l’Angleterre des années 50. La justice britannique l’a condamné à la castration chimique. Plutôt que subir cette humiliation, il préféra se suicider en 1954, à 42 ans, en mordant dans une pomme empoisonnée au cyanure, comme Blanche-Neige qu’il adorait.
En fondant Apple, Jobs et Wozniak lui rendirent cet hommage : leur pomme porte la mortelle morsure.
Or, d’autres théories contredisent cette magnifique histoire. Selon certains, la pomme croquée symbolise la connaissance, de la Bible à Isaac Newton. Classique. Rob Janoff, le designer qui a créé le logo en 1977 a révélé n’avoir jamais entendu parler de Turing à l’époque et avoir proposé deux versions de la pomme à Apple : l’une intacte et l’autre avec une morsure. C’est Steve Jobs qui a choisi la version croquée. Mais alors pourquoi le designer a-t-il eu l’idée de proposer cette version? Parce que de son propre aveu, vue de loin sa pomme aurait pu ressembler à une cerise! La morsure donne l’échelle du fruit.
A moi de citer mes sources. Elles viennent du magazine "Clés" dirigé par Patrice Van Erseel, un ancien du magazine Actuel. Cela a son importance, car il tient cette histoire du fondateur du magazine, Jean-François Bizot, qui connaissait Steve Jobs et qu’il avait justement interrogé à ce sujet. Jobs a dû lui en parler à la fin des années 80 ou début des années 90. Bizot avait-il mal compris ou l’avons-nous mal compris, ou bien Jobs s’est-il amusé à lui faire croire un hoax (un bobard) ?
Pas facile de trancher, Jobs et Bizot ne sont plus de ce monde. Et à notre connaissance, ils n’ont laissé aucune note à ce sujet.
La morale de cette histoire, c’est que plus que jamais, ce pourquoi se termine par la phrase rituelle, mais ô combien indispensable :" Jusqu’à preuve du contraire" .
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