Pourquoi les psychanalystes installent-ils leurs patients sur des divans ?
Le divan des psychanalystes est souvent l'objet de nombreux fantasmes. Pourquoi cet élément de travail, présent dans le cabinet de chaque analyste, suscite-il autant de questions ou polémiques ?
Pourquoi un divan ? Pourquoi pas un fauteuil, une table avec des chaises, voire un lit, tant qu’à faire ?
Tout commence à la fin du XIXe siècle, à Vienne, chez Sigmund Freud
Le jeune Sigmund se lance dans la carrière médicale comme neurologue. A 29 ans, il part étudier à Paris et assiste aux cours du docteur Charcot, un médecin aux pratiques révolutionnaires qui soigne l’hystérie par l’hypnose à l’hôpital de la Salpêtrière.
Très impressionné, Freud retourne à Vienne l’année suivante. Il ouvre son cabinet en 1886. A partir de 1892, il délaisse peu à peu l’hypnose pour se consacrer à la méthode de la suggestion, puis à la technique psycho-analytique de la libre association des images, des souvenirs, des idées, et plus communément tout ce qui peut s’exprimer par les mots. Cette intuition géniale (et quelques idées glanées ici et là) feront de lui pour la postérité l’inventeur de la psychanalyse.
C’est parti pour des siècles de monologues !
Freud recommandait que le patient soit allongé et qu’en aucun cas, il ne croise le regard de son analyste. Quel rapport entre le moi, le ça, le surmoi, le complexe d’Œdipe et le fameux divan ? Euh,.. pas tout à la fois.
D’abord, pourquoi dos au praticien ? A l’évidence, pour que le patient se confie avec une plus grande liberté. Peut-être a-t-il l’impression de se parler à lui-même ; en tout cas, cette configuration lui évite de se bloquer en fonction des réactions du thérapeute, s’il soupire, s’il grimace, s’il s’impatiente.
Et le fait de ne pas voir son interlocuteur pousse à la confidence, un procédé dont l’église catholique a su tirer profit avec le confessionnal.
La position allongée, héritage de Charcot
Quant à la position allongée, c’est la seule contrainte que Freud ait conservée des pratiques de son maître Charcot. Car sous hypnose, il n’était pas rare que les patients du médecin français ne tiennent plus sur leurs jambes et s'écroulent. D’où, pour les soutenir, le fameux divan.
Pourquoi je vous raconte ça aujourd’hui, moi ? Ça s’analyse.
Jusqu’à preuve du contraire...
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