Cet article date de plus de dix ans.

Pourquoi y-a-t-il tant de fenĂȘtres murĂ©es sur les beaux immeubles parisiens ?

Comme Yves Montand, vous aimez flĂąner sur les Grands Boulevards. En levant la tĂȘte cependant, vous l'avez regrettĂ© : de magnifiques constructions haussmanniennes sont ornĂ©es d'une ou plusieurs fausses fenĂȘtres en trompe l'Ɠil, quand elles ne sont pas grossiĂšrement murĂ©es. Ailleurs, les immeubles plus modestes des quartiers populaires, tel le Faubourg Saint-Antoine, semblent avoir Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s par la chose, toutes vitres dehors. Alors pourquoi cette faute de goĂ»t chez les riches exclusivement?
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9 min
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Comme toujours chez les riches, c'est d'argent qu'il s'agit. Non point de décoration architecturale.
Le drame remonte au Directoire, quelques années aprÚs la Révolution française.
Le gouvernement voulait créer une taxe fonciÚre, mais ne savait pas comment s'y prendre pour calculer les superficies. Le systÚme métrique avait du mal à s'imposer.

Le lĂ©gislateur s'inspira alors de la Window Tax anglaise. Les propriĂ©taires Ă©taient taxĂ©s non pas en fonction de la superficie de leur bien, mais suivant le nombre de fenĂȘtres dont ils disposaient, ce qui simplifiait les mĂ©thodes de calcul.

La contribution des portes et fenĂȘtres dĂ©barqua en France le 24 novembre 1798.
Mais aussitĂŽt, de braves bourgeois firent murer chez eux une ou deux fenĂȘtres... pour payer moins cher.
De l'histoire ancienne? Pas du tout !

L'impĂŽt sur les portes et fenĂȘtres a subsistĂ© plus d'un siĂšcle : du Directoire jusqu'Ă  la premiĂšre guerre mondiale!
Le fisc, de nos jours, ne pourchasse plus les fenĂȘtres ouvertes. Heureusement ! J'en connais, des pingres, qui se seraient barricadĂ©s dans le noir.
Jusqu'Ă  preuve du contraire...

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