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Ma vie d'après. Un haut cadre du ministère de l'Education

Ces petits riens, ces petits touts, la preuve que rien ne sera plus comme avant, que le "monde d'après" est déjà là. Lundi, Neila est avec le directeur de la Direction du numérique pour l'Éducation, Jean-Marc Merriaux.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'entrée du ministère de l'Education nationale à Paris. (GOOGLE STREET VIEW)

Je m’appelle Jean-Marc Merriaux, et je fais partie de ces Français pour qui l’été ne rime vraiment pas avec vacances. Car je suis le directeur de la DNÉ. Trois lettres derrière lesquelles se cache la Direction du numérique pour l’éducation.


C’est sur mes épaules que repose la réussite de l’enseignement à distance à la rentrée, si la situation sanitaire obligeait à réactiver des systèmes de classe virtuelle
C’est sur mes épaules que repose aussi l’organisation, les 4 et 5 novembre, à Poitiers, des États généraux du numérique pour l’Éducation. États généraux annoncés par le ministre Jean-Michel Blanquer : " Grace à l'engagement de tous, nous avons réussi le défi de l'enseignement à distance. Tout n'a pas été parfait bien sûr. Nous avons encore des progrès à faire. Il y a certainement des outils à améliorer, des logiciels à développer, des bonnes pratiques à généraliser, des formations à réaliser. C'est pourquoi j'ai souhaité engager dès maintenant l'organisation des Etats géneraux du numérique pour l'éducation. Ils permettront de tirer tous les enseignements de cette période inédite de façon à bâtir le numérique éducatif de demain."
  
Une consultation sur internet est organisée en ce moment par le ministère de l’Éducation nationale. Dans les contributions en ligne, on voit que deux défis principaux se dégagent. D’abord la question matérielle, pour les foyers qui ont plusieurs enfants et un seul ordinateur ou tablette et pour les enseignants aussi, d’ailleurs. D’où cette prime qui verra le jour à la rentrée pour équiper chaque élève et chaque professeur. Prime dont le montant est en discussion avec les syndicats..

Deuxième défi, la question pédagogique

Comment transmettre à distance ? comment s’assurer que les élèves restent concentrés, ne décrochent pas ? En somme, comment transmettre bien plus que du savoir, de la motivation, l’envie d’apprendre ? Question est commune à l’Éducation nationale, et aux acteurs des cours particuliers, comme Superprof, un portail qui recense 11 millions d’enseignants dans 28 pays dont le fondateur du site, Wilfried Granier : "C'est très simple d'interagir avec une personne qui est à côté de soi. C'est beaucoup plus compliqué pour un professeur d'interagir avec une personnes qui est à distance et donc on a fait beaucoup de formations sur le sujet auprès de nos professeurs qui se disaient  : 'non, je ne peux pas donner des cours, ça fait 20 ans que je donne des cours particuliers. J'ai l'habitude d'être à côté de mon élève. Je ressens ce qu'il voit'. Toute cette interaction, il faut réussir à la recréer."

Repenser la façon dont on apprend, dont on enseigne. Énorme chantier pour l’Éducation nationale qui veut former ses 850 000 profs à ces nouveaux enjeux. C’est aussi une demande des parents, à en croire un sondage Odoxa réalisé en juin. 8 sondés sur 10 attendent des écoles plus de cours en ligne, y compris en dehors des périodes de crise. Les élèves, eux, ont pris le pli à en croire le succès des classes d’été lancées par le site Superprof.
 

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