Mémoire d’info. Philippe Labro et "l'horreur" du 11-Septembre : "J’ai compris qu’on était au vrai début du XXIe siècle"
Pour ses 30 ans, franceinfo a demandé à des personnalités de la culture et des médias de raconter l'info qui les a marquées ces trente dernières années. L’écrivain et journaliste Philippe Labro se souvient du 11-Septembre.
Pour Philippe Labro journaliste et auteur de Ma mère, cette inconnue en 2017 (éd. Gallimard), l’événement le plus marquant de ces trente dernières années est l’attentat contre le World Trade Center à New York, le 11 septembre 2001, “que les Américains appellent ‘Nine-Eleven’, indique-t-il au micro de franceinfo. C’est devenu un mot d’ailleurs dans la langue américaine et bien-sûr une obsession pendant au moins dix ans”.
Un avant et un après
Philippe Labro se souvient très bien de ce jour là, à double titre. “Je rentre dans le bureau de la société pour laquelle travaillait ma femme, qui était à New York pour le compte de cette société. Et les assistantes de Françoise me disent : ‘On se sait pas où elle est. Vous avez vu ce qu’il se passe ?’. Je me retourne et je vois, sur le poste de télévision, le deuxième avion qui rentre dans la deuxième tour. Évidemment, j'appréhende, puisqu'en plus j'apprends qu'elle devait partir en ville avec d'autres assistantes", raconte-t-il. Il sera finalement rassuré sur le sort de son épouse, qui heureusement ne se trouvait pas dans la zone des attaques.
"Mais surtout, poursuit-t-il, comme journaliste ou tout simplement comme citoyen, homme de la planète, j’ai vite compris qu’on était au vrai début du XXIe siècle. Que c’était cela qui allait sans doute transformer et bouleverser la plupart des événements et des décisions qui interviendraient plus tard".
"La force du direct"
Ce qui a frappé le journaliste à l’époque, c’est aussi “la force de l’image, du direct” et “l’horreur” de certains plans, comme ceux où l’on voit des gens sauter des fenêtres pour échapper aux flammes. “C’est la première fois que l’Amérique est violée depuis Pearl Harbor.” Grand connaisseur des États-Unis, “américanophile”, comme il se décrit lui-même, il se souvient de “la déchirure, la sidération. On est figé, immobilisé par l’événement. L’événement prend une place capitale. Vous ne parlez que de ça, vous ne voyez que ça. Ca dure des semaines.”
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.