La campagne électorale française vue d’Allemagne
Comment les Allemands voient-ils, considèrent-ils la campagne de la présidentielle française, une question posée à notre invité, le journaliste allemand Kai Littmann, rédacteur en chef du site eurojournalist.eu.
Pour le journaliste allemand Kai Littmann, rédacteur en chef du site eurojournalist.eu, la campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2022 est peu suivie en Allemagne, la guerre russo-ukrainienne mobilisant énormément l’actualité allemande.
Aussi outre-Rhin, la faiblesse des slogans politiques dépourvus de sens dans cette campagne française est à l’inverse de ce qu’ont vécu les Allemands lors du dernier scrutin qui allait marquer la fin de l’ère Merkel. D’ailleurs, les dernières élections en Allemagne ont connu un très fort taux de participation. Ainsi, pour nos voisins allemands, qui viendra à la tête de la France ? La question reste en suspens, avec une certaine appréhension.
Et le couple franco-allemand vu d’Allemagne ?
Pour Kai Littmann, le couple franco-allemand est plus insignifiant aujourd’hui face à la crise ukrainienne, il connaîtrait une certaine perte de confiance côté allemand, car la mollesse du nouveau gouvernement allemand apparaît sans ligne claire de gouvernance pour l’heure, ainsi, le couple franco-allemand serait mis de côté par les électeurs allemands.
Quant au Frankfurter Allgemeine Zeitung, le très sérieux quotidien allemand, il aurait fait apparaître, d’après Kai Littmann, que la campagne française est composée d’un certain nombre de candidats "autoritaires", et que la France marquerait un certain glissement quand 72% des électeurs français seraient prêts à voter pour un candidat "autoritaire", l’exact contraire de l’Allemagne. Les électeurs allemands marquent aussi un certain désintérêt pour ce qui se passe hors d’Allemagne.
Et l’Europe dans tout ça ?
Si pour Kai Littmann, les Allemands n’attendent pas grand-chose des élections présidentielles françaises, ne les suivant que très peu, on noterait, aussi bien en France qu’en Allemagne, une attitude plutôt nombriliste de la part des électeurs, préférant les affaires nationales qu’européennes, ce qui serait très mauvais pour l’Union européenne.
Kaï Littman note que l’Europe aujourd’hui fait défaut, sans Europe de la santé, d’Europe de la défense et d’Europe politique, "les gens voient que l’Europe ne fonctionne pas dans sa forme actuelle".
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