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Le Danemark et ses positions nationales : un référendum le 1er juin

Focus aujourd'hui sur le Danemark, qui en 1992 a dit non à Maastricht et posé ses conditions. Des positions qui pourraient être remises en cause par la situation de guerre actuelle sur le vieux continent. Le Danemark deviendra-t-il plus européen ? 

Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 185 min
Les fameuses façades colorées et les drapeaux du Danemark, le long du canal de Nyhavn, à Copenhague. Le peuple danois va-t-il se prononcer pour devenir plus européen ? (Illustration) (PAUL BIRIS / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Micro européen reçoit la journaliste danoise et ancienne correspondante à Paris, Lally Hoffman.

franceinfo : Lally Hoffmann, la Première ministre du Danemark est Mette Frederiksen, qui est-elle ? 

Lally Hoffmann : Elle a 44 ans exactement. A 15 ans, elle devient membre du Parti des sociaux-démocrates, comme sa famille d'ailleurs. En 2001, elle devient membre du Folketing, le Parlement. En 2015, elle devient la présidente du Parti social-démocrate. 2019, elle devient la Première ministre. C'est quand même bien fait.

C'est pas mal depuis l'adolescence…

Et quand elle a été élue en 2019, c'était pour des programmes sociaux, la retraite un peu plus tôt, pour les gens qui ont travaillé beaucoup d'années, elle voulait être la ministre des Enfants. Mais elle a un autre côté, elle s'approche de la Dame de fer…

Justement le Royaume-Uni, le 14 avril dernier, a passé un accord avec le Rwanda stipulant que toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que celles qui sont arrivées illégalement depuis le 1ᵉʳ janvier dernier pourront être transférées au Rwanda. L'idée a aussi germé à Copenhague ?

Cette idée est née dans l'ancien gouvernement, et on en discute. Je dois dire que la plupart des gens trouvent ça absurde et on a négocié, mais en secret, côté du gouvernement avec le Rwanda, mais ce n'est pas signé. L'affaire n'est pas close. Avec ce qui vient d'arriver en Ukraine, l’accueil des immigrés est tout à fait autre aujourd'hui pour les Ukrainiens. Donc, le Danemark qui est vraiment connu pour sa politique d'immigration, vraiment dure…

Cela veut-il dire qu'il y aurait de bons immigrés, de mauvais immigrés ?

C'est absolument ça, et les extra-européens ne sont toujours pas bien venus. Mais on a quand même des quotas pour les immigrés 500 par an. Mais les Ukrainiens sont venus avec eux tout change, ils sont maintenant 25 000 et ils ont la possibilité d’avoir un travail, ce qui n'est pas faisable pour les autres. Et les enfants ukrainiens vont à l'école.

Oui, vraiment. Deux poids, deux mesures, comme on dit en français…

Absolument.

Maintenant, nous allons évoquer un référendum danois. D'abord, dans ce référendum, on ne demande pas aux Danois : "Êtes- vous d'accord ou pas ? C’est plutôt : "Es-tu, tu dis oui ou tu dis non ?"
C'est normal chez nous, sauf pour la reine.

D'abord, le texte danois du référendum se base sur le principe de la participation ou non du Danemark à la coopération européenne en matière de sécurité et de défense en supprimant la réserve de défense européenne ? Qu’est-ce que la réserve de défense européenne ?

C'est une longue histoire. En 1992, pour Maastricht, à la grande surprise de tous les Danois, nous, nous avons dit non. Le Traité sur l'Union européenne a été rejeté par 50,72 % des suffrages exprimés. Donc, on essaye de sauver la face, et on trouve un compromis national entre les différentes parties, avec quatre conditions. D’abord on garde la couronne, on ne veut pas de l'euro, puis, on garde la nationalité danoise si un jour il y avait une nationalité européenne, il y a après la question des affaires judiciaires danoises, on garde la loi et dernièrement, la réserve de sécurité et de défense.

Quand l'Union européenne discute autour d'une table de la défense, de la sécurité, les Danois ne sont pas là, donc on n'a aucune influence. Mais quand c'est décidé, des opérations extérieures, par exemple, on peut demander aux Danois si oui ou non, voulez-vous y participer, et là nous décidons.

Ainsi, Mette Frederiksen, la Première ministre a décidé qu’il était temps d’agir. Il faut foncer pour qu'on devienne plus européen, que l'on entre dans la défense et la sécurité européenne. Comme l'Europe est devenue plus contrainte avec la guerre et que les Américains ne seront, peut-être pas toujours, intéressés par le vieux continent comme maintenant, on se dit qu’il faut que l'Europe soit plus forte et nous avec.

Quelle est la date du référendum ?

Le 1ᵉʳ juin prochain.

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