Amina l'insoumise: "Mon corps m'appartient et n'est l'honneur de personne"

"Ce n'était
pas de la provocation, c'était un cri de révolte ", assure Catherine
Durand. Il faut se remettre dans le contexte : la révolution tunisienne est
loin d'être achevée. Amina devient le symbole de la révolte des femmes en
Tunisie.

"Mon corps m'appartient
et n'est l'honneur de personne"

Amina a souffert. Née
d'un père médecin et d'une mère institutrice, elle grandit dans un milieu
éduqué, mais surtout traditionaliste. Oppressée durant son enfance, elle s'est toujours montrée rebelle.

En mars 2013, elle
écrit sur ses seins "Mon corps m'appartient et n'est l'honneur de
personne ". Son but ? "Dénoncer le fait que dans les pays
arabes l'honneur est placé dans le corps des femmes, et faire réfléchir à ce qu'il
y a derrière la pornographie, sur comment le capitalisme utilise le corps des
femmes .", déclare Amina dans les colonnes de "Marie Claire ".

Cette image choque
tout le monde en Tunisie. Les salafistes appellent à sa lapidation, les
progressistes sont choqués. Les féministes tunisiennes crient à tue-tête "elle nous fait plus de mal que de bien ".

Une future femme
politique ?

Avant qu'elle ne réussisse
à se cacher, Amina n'est pas épargnée : elle est enlevée par sa famille,
séquestrée à Kairouan, bourrée de médicaments, traitée par un exorciste et même
jetée en prison.

Aujourd'hui à Paris,
la jeune femme veut avant tout terminer ses études. Férue de lecture et de
philosophie, Amina aimerait créer plus tard une ONG pour les femmes détenues.

Catherine Durand l'a
rencontrée pour savoir qui était cette jeune femme. La journaliste a été
transpercée par le regard d'Amina, qu'elle imagine parfaitement tenir un rôle
important sur la scène politique.