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Le dur apprentissage du tri sélectif

L'Union européenne s'est fixée pour objectif de recycler 50 % de déchets ménagers, en 2020, ce qui implique le tri mais aussi le compostage. Selon un rapport de l'Agence européenne pour l'environnement, la gestion de ces déchets est très inégale d'un pays à l'autre et en France, ce n'est pas gagné.
Article rédigé par franceinfo
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En France, le taux de recyclage n'atteint que  35%
alors que la moyenne pour toute l'Union européenne atteint 40 %. On se situe
très loin de l'Allemagne et de l'Autriche vous l'avez dit, mais aussi du Danemark,
de la Suède, des Pays-Bas, de la Suisse, explique Elisabeth Chesnais, journaliste à Que Choisir et auteur d'une enquête sur le recyclage.

Un tri sélectif limité

Si la France pratique le tri sélectif depuis longtemps, elle
ne le fait que sur 19 % de ses déchets, principalement sur les emballages
et encore pas sur tous, alors que l'Allemagne trie 45 % des déchets ménagers,
la  Belgique 36 %, et plusieurs autres de nos voisins européens sont à
plus de 25 %.

Dans le recyclage, l'Union européenne inclus à la fois
le tri et le compostage, c'est-à-dire tous les déchets qui ne vont ni en
incinération ni en décharge. Ceux qui sont triés sont transformés en matériaux,
ils redeviennent une matière première, et ceux qui sont compostés deviennent
des engrais.

Le compostage

Concernant le compostage des déchets verts, la France est
plutôt bonne, mais ce n'est pas le cas sur le compostage des déchets de
cuisine, sauf exception, on les jette à la poubelle, ils sont brûlés dans un
incinérateur ou stockés dans une décharge.

Cela n'a pas grand sens parce que c'est de la matière
organique qui peut être compostée, et ces déchets-là représentent en moyenne le
tiers de nos poubelles. Si on en compostait au moins une partie, on aurait
beaucoup moins de déchets à traiter et notre taux de recyclage global serait
bien meilleur, plus proche de celui de nos voisins.

Des raisons financières

Quand on paie en fonction de la quantité de déchets qu'on
jette, on fait attention, on en met le moins possible à la poubelle, on trie
tout ce qui peut être trié, et on composte ce qui peut être composté. Le gros
problème de la France, c'est que presque personne ne sait combien il paie pour
ses ordures ménagères car la taxe d'enlèvement des ordures ménagères est un
impôt. Il est prélevé avec les autres impôts locaux et n'a rien à voir avec la
quantité de déchets que l'on produit.

Dans tous les pays vertueux en matière de recyclage, les
gens paient en fonction  de ce qu'ils jettent, c'est la redevance
incitative. On ne peut pas améliorer la gestion des déchets sans y passer.

Un impôt plutôt qu'une taxe

L'impôt est la solution la plus confortable pour les élus
locaux. Le fisc encaisse puis il leur reverse le montant de la taxe ordures
ménagères, c'est simple et pour les administrés, c'est indolore. Quand on passe
de l'impôt à la redevance incitative, il faut facturer au cas par cas, les gens
découvrent combien cela coûte de jeter, cela crée des tensions, des
réclamations, au début c'est compliqué. Tant qu'ils peuvent garder l'impôt, cela
arrange la plupart des élus locaux. Il n'y pas beaucoup de communes qui ont
pris la gestion des déchets ménagers à bras le corps en France.

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