Pocheco, une fabrique d'enveloppes modèle en matière d'environnement
Inventeur d'une nouvelle vision de l'économie qu'il a baptisée l'écolonomie, il exporte son expérience parfois bien loin hors des frontières de sa région. Pocheco c'est d'abord une histoire de famille qui commence au retour de la guerre quand le grand-père d'Emmanuel Druon crée le journal d'annonces le Particulier.
A cette époque et pour communiquer avec les lecteurs du magazine, il faut écrire et pour transmettre les messages, il faut des enveloppes, c'est ainsi que commence l'histoire de Pocheco, petite entreprise de la région Nord-Pas-de-Calais.
Ce ne sera qu'en 1976 qu'Emmanuel Druon, après de Hautes études littéraires et un passage chez L'Oréal atterrira dans l'entreprise familiale à la demande de son père. L'entreprise ne se porte pas bien et le climat est détestable (harcèlement moral et sexuel sont la règle, les machines vétustes). C'est l'occasion pour lui de reprendre tout à zéro, visitant clients et fournisseurs. Un cas l'intéressera particulièrement celui d'un marchand de papier qui replante les arbres qu'il abat.
Il va faire du respect de la biodiversité, de la traçabilité de ces arbres et forêts un objectif prioritaire à tel point qu'aujourd'hui pour 60.000 arbres abattus, 100.000 sont replantés et l'entreprise y trouve son compte et pas uniquement au plan environnemental. La vertu écologique s'avérera une bonne affaire avec des papiers plus aptes à glisser dans les machines dont plus économes.
Encres, solvants chimiques, masques, inhalations, gants, maladies là aussi on retrouve le bilan classique d'une entreprise comme les autres et là encore parmi les fournisseurs l'un propose des encres à base d'eau. Aujourd'hui, ces encres à base d'eau sont filtrées par les eaux de pluie ruisselant du toit végétal de l'entreprise et clarifiées dans une bambouseraie, Une eau clarifiée et réexpédiée vers la ville. Bilan en une seule année, adieu produits toxiques, solvants.
Des panneaux solaires sur le toit permettent également d'économiser 200.000 euros d'électricité mais cela ne représente que 10% de la consommation énergétique. Pour rendre l'usine autonome Emmanuel Druon projette la construction, qui lui est refusée pour l'instant, d'une méga éolienne qui subviendrait aux besoins de l'entreprise ainsi qu'à ceux du village (1.500 habitants).
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