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Se réorienter après ou pendant sa première année de fac

La fin de l’année universitaire approche et beaucoup d’étudiants savent déjà que l’université n’est pas faite pour eux. Quelles sont les solutions à envisager lorsque qu’on décroche en 1ère année de fac ? Comment se réorienter selon ses envies et ses possibilités ? Les réponses de Sandrine Chesnel de "l’Etudiant".
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La réorientation lors de la première année de fac est relativement courante : un étudiant sur quatre rempile en L1, l’année suivant sa première
inscription à la fac et près d’un étudiant sur trois quitte l’université pour se réinscrire
dans une autre filière, école, BTS ou décide d’arrêter ses études. Donc le premier
conseil est de ne pas se décourager trop vite et de ne pas se précipiter si on
veut changer d’orientation.

Les universités aident davantage les étudiants en
échec et mettent en place des
systèmes de tutorat, des ateliers et des entretiens individuels d’aide à la
réorientation, via les SCUIO. Les semestres de consolidation ou de transition
permettent également de faciliter les réorientations entre filières.

Pour une réorientation en avril, il faut se renseigner sur la
licence vers laquelle on souhaite se réorienter car si on a des matières
communes (méthodologie, informatique, langues), on a tout intérêt à les valider
aux examens pour alléger sa deuxième année à l’université.

Si on veut quitter la fac, il existe deux options différentes. Pour les filières
courtes, BTS ou DUT, qui se font normalement en deux ans après le bac, c’est
possible mais sous certaines conditions. La plupart du temps, il vous faudra
redéposer un dossier de candidature en BTS ou en DUT avec les terminales de
l’année, les dates d’inscription étant
dépassées, il faut désormais attendre un an. Sauf dans certaines universités, où
des conventions sont signées avec l’IUT ou des STS pour bifurquer sans perdre
une année d’études entière, mais les places sont comptées. Là encore on a plus
de chance d’être sélectionné si on a réussi à valider quelques modules en lien
avec la formation visée.

Il reste aussi la voie étroite des rentrées décalées
ouvertes dans certains IUT ou STS. Vous pouvez par exemple recommencer un
premier semestre à partir du mois de février dans certains cas. Quelques lycées
proposent aussi des sessions de formation accélérées sur quelques mois pour
rattraper la première année de BTS.

 

Si votre première année n’est pas validée entièrement, vous
pouvez tenter de passer les épreuves des concours d’entrée des écoles de
commerce. Si vous êtes sélectionnés, quatre ou cinq ans d’études vous attendent
pour décrocher le diplôme. Des concours communs existent Accès, Sésame, Team,
Pass, Prism et Keys,
pour candidater à plusieurs écoles.

Il existe des voies d’accès parallèles pour les
écoles d’ingénieurs. Si vous avez obtenu un bac S, vous avez la possibilité de
passer des concours d’entrée d’écoles d’ingénieurs postbac en cinq ans après
une première année de licence, validée ou non. Le mieux est d’avoir continué
vos études dans la filière scientifique. Dans tous les cas, vous rentrerez en
première année de l’école, avec les bacheliers fraîchement diplômés de l’année.
La sélection passe par un examen du dossier scolaire puis des épreuves écrites
et/ou orales. Renseignez-vous sur le calendrier et les procédures des écoles
qui vous intéressent. Pas de système de concours communs.

Des écoles privées en commerce-gestion, secrétariat, art,
informatique organisent des sessions d’intégration en cours d’année après le
premier semestre. Après une année de fac en sciences de la vie ou en médecine,
vous pouvez aussi tenter les concours d’entrée dans une école paramédicale
(kinésithérapeute, infirmière…). Vous pouvez multiplier vos chances en prenant
quelques cours dans une classe préparatoire privée. Attention aux dates
d’inscription qui ont lieu très tôt dans l’année. Renseignez-vous bien sur le
coût des études dans les écoles privées et les labels des formations délivrées.
Toutes ne sont pas reconnues par l’Education nationale.

On peut aussi se diriger vers les formations en alternance. Si vous avez besoin de
concret et que l’entreprise vous attire ça peut être intéressant. Tous les
diplômes dont nous avons parlé peuvent aussi se préparer en alternance, mais il
faut avoir un projet professionnel bien défini car vous allez devoir le vendre
à une entreprise  pour qu’elle vous signe
un contrat en alternance, qu’il s’agisse 
d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.

Pour multiplier vos chances de trouver une entreprise
d’accueil ou pour rassurer vos futurs employeurs, vous pouvez enrichir votre CV
en prenant un petit job dans un domaine proche du diplôme en alternance visé.

Les concours de la fonction
publique sont également accessibles. Avec une première année de licence, validée ou non, vous
pouvez tenter les concours de catégorie B ouverts aux bacheliers. Si certains
concours sont sur titre et/ou entretien, d’autres exigent de réussir des
épreuves écrites et orales. Des cours d’économie ou de droit peuvent vous aider
à préparer ces épreuves. Des cours par correspondance de préparation aux
concours d’instituts publics (Cned, etc...) ou privés peuvent aussi vous aider.
Certaines universités en proposent aussi. Mais attention, la concurrence est
rude, il faudra compter avec d’autres candidats, diplômés de licence, même pour
des concours de catégorie B.

Autre possibilité : partir à l’étranger. L’option d’une année sabbatique à l’étranger ou même de
quelques mois pour faire un "break" est tentante. C’est un bon
moyen de se donner le temps de réfléchir à son projet professionnel ou d’études
tout en améliorant son niveau en langue. Revenir bilingue est un plus pour son
CV. Muscler son niveau en langue peut même s’avérer indispensable pour
reprendre des études en LEA (langues étrangères appliquées). Mais attention, à
la rentrée suivante, vous ne serez plus prioritaire pour vous réinscrire à la fac
ou dans une filière sélective par rapport aux nouveaux bacheliers.

 

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