Homme enceint ou boule à facettes : qui décide des nouveaux emojis ?
La prochaine mise à jour du logiciel de l’iPhone prévue dans quelques jours s’accompagnera de 37 nouveaux emojis. Parmi eux : un visage qui fond, un homme enceint ou encore une boule à facettes. Mais qui décide de la création de nouveaux émojis ?
Acter l’arrivée d’un nouvel emoji, potentiellement sur tous les smartphones, tablettes et ordinateurs de la planète, c’est tout sauf la décision d’une seule personne ou d’une seule marque. Mais commençons par le commencement : n’importe qui peut proposer la création d’un nouvel emoji. Vous, moi, n’importe qui. Il suffit de trouver l’idée d’un emoji manquant qui répondrait à un besoin, et de soumettre un dossier.
C’est ce qu’a fait un journaliste américain du site The Verge, en 2017. En voyant son chat bailler, Jay Peters se dit : tiens, et pourquoi pas un emoji qui baille, puisque celui-ci n’existe pas ? Notre confrère, motivé uniquement par la beauté du geste, puisqu’il n’y a rien d’autre que de la fierté à gagner, monte son dossier et deux ans plus tard, l’emoji qui baille arrive, après avoir été validé par le sous-comité en charge des emojis au consortium Unicode.
Une histoire de presque 50 ans
Unicode, c’est l’organisation créée par 12 géants de la tech en 1991 – Apple en fait toujours partie aux côtés d'Adobe, Google, Microsoft, SAP et Salesforce notamment – pour standardiser la manière de représenter les différentes langues sur un écran : le chinois, le français, le russe, le coréen, l’arabe, l’hébreu, etc… 150.000 caractères en tout, chacun étant identifié par un code unique.
Au sein d’Unicode, il y a donc ce sous-comité qui se réunit, en séance plénière, quatre fois par an pour trancher très officiellement sur ces caractères un peu particuliers que sont les emojis dont la version 14 devient une réalité avec ces 37 nouveaux pictographes sur le point d'arriver sur iPhone, dont l'homme enceint, la boule à facettes et le visage qui fond.
En réalité, l’emoji est le descendant du smiley : souvenez-vous de ce visage dans un rond sur fond jaune vif, avec deux yeux et un sourire. Le smiley est inventé en 1963 par Harvey Ball, un graphiste américain, à la demande d'un client, assureur, qui voulait donner la pêche à ses salariés.
En 1982, l’informatique se développe et pour indiquer des émotions dans des messages texte, on va commencer à juxtaposer des caractères typographiques : deux points, un tiret et une parenthèse fermante. Eh oui, c’est le fameux smiley à l’horizontale. Maintenant, si vous remplacez les deux points par un point-virgule, vous obtenez un clin d’œil ! C’est le principe de l’émoticone. Le terme apparaît en 1990.
Un visage qui tremble et... du gingembre
Et puis, juste avant l’an 2000, les 1ers emojis – “e“ pour “image“ et “moji“ pour “lettre“ en japonais – apparaissent au Japon, chez Softbank et NTT DoCoMo avec la technologie i-Mode (les anciens abonnés Bouygues Telecom, en France, s'en souviennent peut-être encore).
Les emojis débarquent sur Gmail dès 2009, sur Outlook en 2017, et puis sur Facebook, Twitter et sur nos smartphones. À chaque mise à jour, c’est toujours la même chronologie : le consortium valide puis chacun intègre – à son rythme – les nouveaux emojis. Il y en a près de 4.000 aujourd’hui.
Au moment où Apple s’apprête à intégrer 37 nouveaux emojis issus de la version 14 d’Unicode, la prochaine salve – la version 15 – est déjà en préparation avec 21 emojis supplémentaires, dont un visage qui tremble, une oie blanche, une méduse, des maracas, une flûte et du gingembre ! Ils n'arriveront pas à portée de claviers avant septembre prochain.
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