Kim Dotcom revient et il est Mega énervé
C'était il y a un an exactement, le 20 janvier 2012. La
police néozélandaise et le FBI débarquaient en force à son luxueux domicile
d'Auckland pour arrêter Kim Dotcom. Un an après, jour pour jour, le fantasque
pirate informatique a lancé samedi, après l'avoir largement annoncé sur les
réseaux sociaux, son nouveau site de téléchargement baptisé Mega (https://mega.co.nz).
Protection technique et juridique
Mega est une version plus élaborée de Megaupload. Le principe
est le même : les internautes peuvent déposer et télécharger tous les fichiers
qu'ils veulent. Il suffit de s'inscrire pour bénéficier d'un espace de 50
giga-octets gratuits, ce qui est énorme par à toutes les offres actuelles. Mais
surtout, pour éviter que l'on ne puisse à nouveau l'accuser de piratage, Kim
Dotcom a pensé à tout. Les données sont désormais cryptées. Elles nécessitent
une clé spéciale que les abonnés sont seuls à posséder et qu'ils doivent donner
à leurs amis pour le décryptage. Ainsi, le brave Kim se met juridiquement à
l'abri : on ne pourra plus lui reprocher d'héberger en connaissance de cause
des films et des chansons piratés. Les serveurs sont basés, cette fois, loin du
territoire américain. Mega n'est pas un site illégal. C'est un service de
stockage comme un autre dans le nuage.
Pied de nez
Mega est un véritable pied de nez à la justice et aux
ayant-droits américains qui l'accusent toujours de piratage. A 39 ans, la star
de l'underground fait donc un retour en force. Sur les Web et sur les réseaux
sociaux, il n'hésite pas à s'ériger en défenseur de la liberté contre un
gouvernement américain qui "tue l'innovation", dit-il, et "Hollywood
de mèche avec les politiques".
Le nouveau Mega a de bonnes chances d'être un succès planétaire.
Ce qui serait alors un échec pour les ayants droits et la preuve que rien,
décidemment, ne semble pouvoir arrêter le partage de contenus entre les
internautes face à des offres légales toujours déconnectées de la réalité des
usages à l'ère du " tout tout de suite ". Les pirates du dimanche sont dans les starting blocks pour
continuer à s'échanger films et séries en toute impunité.
De son côté, l'iconoclaste
Dotcom promet en plus, pour bientôt, une plate-forme de musique en streaming,
Megabox, qui reversera l'essentiel des revenus aux artistes sans passer par les
maisons de disques.
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