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Les Anonymous en (cyber)guerre contre Daech

Les Anonymous veulent combattre les djihadistes à leur manière. Bonne ou mauvaise initiative ?
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Après #OpCharly, voici #OpParis. Les Anonymous ont annoncé dans une vidéo dont ils ont le secret (personnage masqué, musique épique et formules chocs) qu'ils entamaient le "cyber-combat". Leurs actions sont diverses. Certaines peuvent cependant faire sourire.

Rickrolls

Les Anonymous ont décidé d'inonder Twitter avec des Rickrolls. De quoi s'agit-il ? D'une très vieille blague sur Internet (un mème) à partir de la chanson de Rick Astley "Never Gonna Give You Up". Ils postent des centaines de messages Twitter, avec des hashtags utilisés par la mouvance islamiste, comprenant ces fameux Rickrolls. Le but ? Perturber les conversations et énerver les intéressés.

Dark Web

Les Anonymous annoncent aussi avoir sabotés 5.500 comptes Twitter de djihadistes présumés. Ils veulent infiltrer le "Dark Web" (web profond) en pénétrant des forums djihadistes secrets. Ils tentent de récupérer les messages confidentiels publiés sur la fameuse appli de communication cryptée Telegram. Enfin, ils affirment avoir découvert des réserves d'argent de Daech en bitcoins, cette monnaie 100% numérique, et être arrivé à bloquer certains comptes. Les Anonymous incitent les internautes à rejoindre leur action. Ils ont publié des guides techniques à l'intention de ceux qui voudraient participer.

Des "idiots"

Sur Internet, des jihadistes traitent les Anonymous d'"idiots" et affirment qu'ils ne peuvent rien contre eux. Cependant, ceux-ci se méfient quand même et donnent des conseils techniques à leurs sympathisants pour se protéger. Bref, une forme de "cyberguerre".

Rappelons que les Anonymous ne sont pas une organisation structurée. Il n'y a aucun contrôle et n'importe qui peut se déclarer Anonymous. Ce sont parfois des internautes très jeunes.

Contre-productif ?

L'action des Anonymous pourrait se révéler contre-productive. Par exemple, s'ils font disparaitre des comptes suivis par les services de renseignement pour obtenir des informations sur les terroristes. Dans ce cas, les bons sentiments risquent de nuire aux enquêteurs et de se retournent contre la cause que les Anonymous prétendent défendre. 

Ubérisation du renseignement

Cela dit, par le passé, les actions des Anonymous auraient porté leurs fruits. Par exemple, elles auraient permis de démanteler des cellules djihadistes en Tunisie. Et puis, selon un ancien officier américain du Renseignement, cité par Rue 89, les Anonymous seraient même parvenus une fois à prévoir un attentat qui avait échappé aux services secrets. Les Anonymous sont-ils de dangereux garnements ou bien sont-ils en train d'inventer l'ubérisation du renseignement ?

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