Les grands défis technologiques de demain : l’après smartphone

En 2017, Satya Nadella, le CEO de Microsoft affirmait déjà : "Nos futurs téléphones ne ressembleront pas à des téléphones". Une prophétie qui illustre parfaitement le défi technologique représenté par l’après smartphone, cet objet devenu aussi indispensable à nos poches et à nos mains, pour certains, que la cigarette.

Oui, un jour, aussi impensable que cela puisse encore paraître aujourd’hui, l’objet téléphone aura probablement disparu. Et ce jour ne serait pas si éloigné, selon le président de Samsung, DJ Koh, qui annonçait, en 2019, que nous n’utiliserions plus de smartphone dans… cinq ans. C’était au moment du lancement du premier modèle à écran pliable. L’allusion concernait nos téléphones traditionnels qui ne vont donc pas disparaître l’année prochaine.

"Nos futurs téléphones ne ressembleront pas à des téléphones."

Satya Nadella, CEO de Microsoft

à marketplace.org en 2017

Et pourtant, "l’après smartphone" est bien en marche. Le remplacer oui, mais par quoi ? Voilà la question. Il y a 10 ans, le premier candidat fut la montre connectée. Elle permet notamment de téléphoner – certaines ont même leur propre forfait mobile – mais elle n’a jamais vraiment remplacé le smartphone, dont elle est devenue le meilleur compagnon.

Aujourd’hui, c’est vers nos yeux que se tournent toutes les recherches, et tous les appétits des géants de la tech. Vision Pro, le casque de réalité mixte d’Apple, présenté début juin, ne sera sans doute qu’une première avancée vers l’objectif ultime : des lunettes de réalité augmentée, légères et discrètes, dont les verres remplaceront l’écran de nos téléphones, comme Google l’avait imaginé avec ses Google Glasses, il y a 10 ans.

Des lentilles de contact en guise de smartphone

On peut même rêver de l’étape d’après : des lentilles de contact en guise de téléphone. Luc Julia, l’un des meilleurs spécialistes en intelligence artificielle, aujourd’hui chez Renault, après avoir travaillé chez Apple et Samsung, y croit beaucoup : "L’un des intérêts, c’est qu’on ne les sent pas quand on les porte. Et puis, ces lentilles pourront potentiellement être alimentées par l’œil. Il ne faut pas faire trop de science-fiction, mais l’avenir sera fait d’interfaces immersives, sans avoir à porter quoi que ce soit".

L’enjeu économique, en tout cas, est considérable. Il se vend encore plus d’un milliard et demi de téléphones par an. Rien que pour Apple, on parle, en moyenne, d’un million d’iPhone vendus chaque jour, tout au long de l’année, à travers le monde. Et de la moitié de son chiffre d’affaires, entre 150 et 200 milliards de dollars par an.