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Nouveau monde. Drôles de sensations en voiture autonome

La voiture autonome arrive. Mais cette révolution aura des conséquences auxquelles on n’a pas forcément pensé.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Differents modéles de Tesla chez un concessionnaire à Duiven (Pays-Bas). (SJOERD VAN DER WAL / ISTOCK UNRELEASED)

Les prévisions – plus ou moins sérieuses – vont bon train à l’approche de la voiture autonome : baisse du nombre d’accidents, disparition des assureurs, chute des revenus de l’Etat à cause de la diminution des infractions et donc des PV, etc. La technologie progresse et tous les constructeurs planchent sur des prototypes. Pourtant, la voiture 100 % autonome n’est sans doute pas près de se généraliser, notamment dans nos villes françaises peu adaptées et peu connectées. Il faut donc s’attendre à une période de transition où de plus en plus de véhicules "semi-autonomes" vont côtoyer des véhicules traditionnels.

Ce qui change à bord d’un véhicule autonome

Un essai prolongé d’une Tesla Model S100D de dernière génération permet de toucher du doigt certaines réalités. Bien que la Tesla ne soit pas officiellement un véhicule "autonome" (interdiction de lâcher le volant trop longtemps), elle dispose cependant, comme d’autres véhicules haut de gamme, d’un système "autopilot" (régulateur de vitesse adaptatif, système de maintien dans la file, changement de voie automatique, etc.) qui donne un aperçu de la conduite du futur.

Une fois passé un bref temps d’adaptation, on s’habitue à ce mode de conduite extrêmement confortable où l’on n’a presque plus rien à faire. Le pilotage automatique fonctionne parfaitement bien, même si l’on sent que, contrairement à un être humain qui anticipe les situations (par exemple, une longue courbe), la voiture a tendance, pour sa part, à corriger sa trajectoire par petits à-coups.

Le cerveau doit s’adapter

Sommes-nous prêts psychologiquement à circuler à bord de ces véhicules ? Le passage du mode automatique au mode manuel peut s’avérer perturbant. En effet, lorsque l’on désactive le pilote automatique, le cerveau doit se réhabituer à la conduite manuelle. Par exemple, attention à ne pas oublier de corriger la trajectoire dans une courbe alors qu’on avait pris l’habitude de laisser faire la voiture. Que se passera-t-il lorsque de nombreuses voitures autonomes – ou semi-autonomes –seront en circulation et que les conducteurs passeront en permanence d’un mode à l’autre ?

Autre détail : parfois, à une intersection, un bref regard entre automobilistes permet d’aider à la décision quant à l’ordre de passage de l’un ou de l’autre. Rien de cela entre un véhicule autonome et un véhicule manuel. Plus de petit regard. Voilà qui pourrait également poser des difficultés. Bref, la voiture qui roule toute seule, c’est une toute autre approche de la circulation automobile à laquelle il va falloir s’adapter.

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