Nouveau monde. Les cookies dans le collimateur de la CNIL… et de Google
La Commission nationale informatique et libertés veut mettre de l’ordre dans l’utilisation des cookies, ces "petits gâteaux" empoisonnés qui nous suivent à la trace sur Internet… Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?
"Notre site utilise des cookies… Acceptez-vous ? Oui / …" Nous sommes confrontés chaque jour à ces messages d’avertissement sur les sites Web que nous visitons. Les cookies, ces petits traceurs, permettent de suivre le parcours des internautes sur le Web afin de leur proposer de la publicité personnalisée. Depuis 2 ans et le RGPD, ce fameux bandeau qui apparaît à chaque fois est censé nous protéger, en nous donnant le droit de refuser.
Sauf que… non seulement, c’est devenu une gêne pour l’internaute mais, en plus, c’est trompeur car tout est fait, en réalité, pour nous inciter à accepter les cookies par défaut. Il y a, en général, un gros bouton OUI en vert et un tout petit bouton REFUSER bien caché derrière d’autres boutons ou menus. Une étude américaine vient de montrer que le consentement des internautes était largement biaisé et que près de 90% des sites ne respectent pas vraiment la loi.
Que propose la CNIL ?
La CNIL a lancé mardi 14 janvier une consultation publique pour trouver des solutions visant à améliorer la protection de la vie privée des internautes sans pénaliser l’économie. Car il y a un gros enjeu économique. Les cookies sont indispensables pour la publicité ciblée et donc pour le modèle économique des sites, notamment les sites de presse qui y ont largement recours, sans compter les plateformes qui adressent la publicité, dont des pépites françaises comme Critéo. Au total, un marché de 2 milliards d’euros. Il faut qu’on puisse refuser facilement l’utilisation des cookies et que cela n’empêche pas d’accéder aux contenus. Cette consultation va durer 6 semaines, jusqu’au 25 février.
Google ne veut plus de cookies
On peut cependant se demander si tout cela n’est pas déjà un combat d’arrière-garde dans la mesure ou Google et consorts souhaitent se débarrasser des cookies. Selon le géant du Web, le futur du Web sera sans cookies. Il s’engage à en éliminer l’utilisation d’ici 2 ans dans son navigateur Chrome (le plus utilisé au monde). Cette décision intervient après des choix similaires du côté de Firefox et de Safari (Apple). Petit à petit, des solutions de protection contre les cookies vont être déployées. Mais si Google veut supprimer les cookies c’est évidemment pour les remplacer par autre chose de, sans doute, encore plus efficace. On ne sait pas encore par quoi exactement. Le groupe américain annonce qu’il travaille avec les éditeurs pour trouver une solution de substitution.
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