Nouveau monde. Tik Tok, Huawei, DJI… Pourquoi la tech chinoise inquiète les Américains
Alors qu’Emmanuel Macron poursuit son rapprochement avec l’économie chinoise, les États-Unis, eux, font tout pour se libérer de la technologie chinoise.
Tik Tok, l’application chouchou des ados du monde entier, qui permet de partager des petits clips vidéo créés à partir de chansons, revendique 700 millions d’utilisateurs par mois. Seulement voilà… Tik Tok appartient à l’entreprise chinoise Byte Dance et des sénateurs américains la soupçonnent d’espionnage au profit de Pékin. Ces derniers craignent que l'application ne fournisse un accès secret aux smartphones et ordinateurs des utilisateurs. Tik Tok dément. N’empêche, une agence fédérale américaine, l’agence des investissements financiers étrangers aux Etats-Unis, vient d’ouvrir une enquête.
La technologie chinoise accusée de tous les maux
Ce n’est pas la première fois que la technologie chinoise fait l’objet de soupçons aux Etats-Unis. Les reproches faits à Tik Tok ressemblent fort aux accusations proférées contre Donald Trump à l’encontre de Huawei à propos de la 5G. Autre affaire récente : le ministère américain de l’Intérieur vient d’interdire de vol 800 drones de la marque chinoise DJI, utilisés par des services gouvernementaux américains, pour cause de suspicion d’espionnage.
Guerre économique
Impossible de ne pas faire le lien entre ces accusations et la guerre économique et politique à laquelle se livrent les États-Unis et la Chine. La Chine est en train de devenir une super puissance technologique, dans les réseaux, les téléphones mobiles, l’intelligence artificielle. S’il y a bien sûr un risque d’espionnage avec ces outils numériques, il y a surtout un risque de domination économique. Le problème, c’est qu’aujourd’hui les composants chinois sont présents partout. S’il faut commencer à tout examiner ou à tout interdire, cela risque de prendre des proportions énormes.
Opération séduction
En réaction, les entreprises technologiques chinoises misent sur l’Europe auprès de laquelle elles sont en pleine opération séduction. Ainsi, Huawei, qui possède cinq centres de recherche et développement en France, multiplie les investissements dans l’hexagone. La firme a aussi organisé en début de semaine à Paris une grand-messe de l’innovation. Pour essayer de se défaire des accusations d’espionnage, ces entreprises jouent la carte de la collaboration avec des technologies ouvertes. Bref, aujourd’hui, technologie rime de plus en plus avec géopolitique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.