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Nouveau monde. Une solution pour faire face à l’explosion des données numériques : le stockage sur ADN

Cela permettrait, en 2040, de conserver tout le savoir du monde dans le volume d’un camion…

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un technicien dans un data center. Illustration (GETTY IMAGES)

En 2040, selon l'Académie des technologies, on ne pourra plus stocker de la même manière qu'aujourd'hui les milliards d'informations numériques que nous produirons chaque jour sur la planète. L’une des solutions envisagées pour faire à cette "infobésité" serait d’enregistrer les données sur de l’ADN. Ce n’est pas de la science-fiction. 

franceinfo : Pourquoi stocker les informations numériques sur de l’ADN ?

François Képès, chercheur biologiste, membre de l’académie des technologies : Aujourd’hui, les mégadonnées sont stockées dans des centres de données, qui couvrent environ un millionième de la surface terrestre, consomme 2 à 4% de l’électricité dans les pays avancés et représentent des gouffres pour les ressources non renouvelables. Si on continue comme ça, d’ici 2040, ces datas centers couvriront un millième du territoire terrestre et consommeront une quantité énorme d’énergie. Si c’était de l’ADN, cela tiendrait dans le coffre arrière d’une fourgonnette, ou disons, en 2040, dans un camion.

Comment faire pour stocker du numérique sous forme d’ADN ?

En fait, c’est relativement simple. L'ADN est un composé chimique moléculaire. La transformation tient en cinq étapes : codage, écriture, stockage, lecture et décodage. Ensuite, il suffit de conserver cet ADN dans une capsule en verre, elle-même protégée par une capsule en acier inoxydable. Vous pouvez ainsi stocker toutes vos données personnelles dans le volume d’une pile bouton, stable pendant des dizaines de milliers d’années, à température ordinaire.

Où en sommes-nous de la faisabilité ?

Aujourd’hui, c’est le coût et la lenteur des procédés de lecture et d’écriture qui posent problème. Mais, dans cinq ans, on devrait arriver à des coûts de lecture (décodage de l’ADN) acceptables et dans 15 ans pour l’encodage. Cela pourrait donc être opérationnel d’ici 5 à 10 ans pour des marchés de niche.

À quoi cela pourrait-il servir concrètement ?

Par exemple, on pourrait stocker les films de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) sur de l’ADN. Ce serait mieux que le stockage actuel sur bande magnétique qui pose de plus en plus de problème pour conserver des films anciens. Cela conviendrait pour ce type d’usage dans la mesure où il s’agit de données que l’on n’utilise pas tous les jours.

Écoutez ci-dessous l'interview de François Képès en version intégrale :

Jerome Colombain · Stockage numérique sur ADN | Itw version longue

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