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Portefeuille numérique européen EPI : une ambition revue à la baisse

Le portefeuille numérique européen devrait devenir une réalité en France, l’année prochaine, dans le cadre de l’EPI, l’Initiative européenne sur les paiements. Un enjeu de souveraineté européenne et de rééquilibrage face aux géants que sont VISA, Mastercard et les nouveaux venus comme Apple Pay.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le futur portefeuille numérique européen sera incarné par votre smartphone. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Du côté des consommateurs européens, la grande nouveauté, ce sera l’apparition de ce portefeuille numérique pour toutes les dépenses du quotidien, via le paiement instantané qui est au cœur du projet EPI. Ce portefeuille numérique, incarné par votre smartphone, portera la même marque unique dans toute l’Europe. Et donc, l’enjeu sera d’établir cette marque européenne en plus des acteurs historiques que sont VISA et Mastercard mais aussi des nouveaux venus issus des géants de la tech : Paypal, Apple Pay ou encore Google Pay.

Nouvelle base technique et nouveau standard

La révolution se situe dans la partie invisible, dans l’infrastructure. La base de ce projet, c’est aussi une base technique qui doit donc devenir un nouveau standard de paiement, sur laquelle toutes les banques se mettent d’accord d’où la fluctuation du nombre de partenaires : les banques étaient 22, fin novembre 2021, dans l’initiative EPI. Elles ne sont plus que 16 - et encore grâce à quatre renforts récents - dont six banques françaises. C’est ce qui explique, en grande partie, le recentrage du projet annoncé fin avril.

Car un volet majeur a disparu en cours de route : le volet “carte bancaire“, abandonné à cause de plusieurs défections, des banques qui pesaient lourd dans leur pays respectif dont l’Espagne. Et puis, beaucoup prédisaient un enfer en coulisses avec une nouvelle infrastructure technique à mettre en place, de nouveaux terminaux de paiement chez les commerçants, des distributeurs de billets à mettre à jour ou à remplacer, comme toutes les cartes bancaires des clients. Il y en aurait eu au moins pour cinq ans.

Le logo de l'initiative européenne sur les paiements. (Epi Company SE)

Reconquête de la souveraineté européenne

Mais n’oublions pas l’échec, en 2012, du projet Monnet, 1er projet de carte de paiement européen. Alors oui, certes, le projet EPI est revu à la baisse mais il peut aussi être vu comme une première étape dans la reconquête de la souveraineté européenne sur la monétique avec ce portefeuille numérique unique.

Le calendrier est le suivant : la France et l’Allemagne seront les deux premiers pays à tester le porfeuille numérique, si tout va bien dès la fin de l’année, avec le paiement de personne à personne dans un premier temps, en France via le service de BNP Paribas “Paylib entre amis“ et ses 30 millions d’inscrits. Déploiement global dans ces deux pays plus la Belgique, dans le courant de l’année prochaine. Puis suivront le reste des pays européens alors que s’ajouteront les paiements de particulier à professionnel, les achats en ligne et les paiements chez les commerçants.

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