Technologies : l'OCDE s'interroge sur notre bien-être numérique

Selon le CREDOC en 2024, neuf personnes en France sur dix sont des internautes. Ces usages numériques pourraient-ils affecter notre bien-être ? C’est ce que cherche à savoir une organisation internationale, l’OCDE, qu’on n’attendait pas forcément sur ce sujet. Née en 1948 pour mettre en place le plan Marshall, cette Organisation de coopération et de développement économiques, qui rassemble une quarantaine de pays, est aujourd’hui surtout connue pour ses travaux sur la valorisation de l’économie de marché dans les pays développés ou en développement.

Preuve donc que ces usages numériques de haute intensité dans nos vies quotidiennes ne sont pas anodins, l’OCDE s’est dotée d’un centre d’étude qui planche notamment sur le bien-être numérique. Cette initiative vise à "aider les personnes et la société à prendre des décisions éclairées et à établir une relation plus saine avec la technologie". Économie de marché oblige, elle est parrainée par l’industriel Cisco.

Documenter les publications scientifiques et les statistiques existantes

L’OCDE souhaite déjà rassembler les travaux de recherche scientifique et les statistiques disponibles pour mesurer et quantifier la contribution des technologies numériques sur une dizaine de thématiques qui vont de l’environnement, à la santé, en passant par le travail et la qualité de l’emploi, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée et l’impact sur les liens sociaux.

Avec à chaque fois une présentation qui se veut équilibrée entre les apports bénéfiques et les effets potentiellement négatifs.

Identifier les avantages et les inconvénients

Chaque déclinaison des usages numériques peut avoir des conséquences vertueuses ou problématiques : les réseaux sociaux sont une source d’information à part entière, mais permettent également les campagnes de cyberharcèlement. Le télétravail choisi est souvent un facteur d’autonomie dans l’organisation de son activité professionnelle, mais peut également constituer un vecteur d’isolement.

L’apprentissage en ligne est bienvenu pour des personnes à l’aise dans le maniement des outils informatiques, tandis que d’autres se sentiront fragilisés par un enseignement à distance. Idem pour les liens sociaux, établis via des applications, et les contacts avec des personnes en chair et en os.

Une enquête d'opinion à l'échelle de la planète

L’OCDE a ouvert un appel à commentaires, une sorte de sondage à l’échelle de la planète. Auquel on peut répondre anonymement en 10 minutes, à partir de questions simples. Il n’est pas certain que cette enquête change la face du monde.

Néanmoins, il est intéressant de constater la prise en compte de cette dimension très humaine, sur le ressenti de l’usage des technologies numériques dans des travaux macroéconomiques d’une organisation internationale comme l’OCDE. Qui ambitionne ainsi de "faire entendre la voix des citoyens à ceux qui conçoivent les politiques et prennent les décisions".