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Yahoo : la success story qui tourne mal

Le pionnier du Web Yahoo traverse une mauvaise passe… Est-ce la fin d'une success story ?
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Tout va mal chez Yahoo. La PDG du groupe, Carole Bartz, vient d'être licenciée suivie du Président du Conseil d'Administration. 16 ans après sa création, mais que se passe-t-il donc chez Yahoo ? En fait, ces dernières années, le célèbre annuaire n'a cessé de perdre de sa superbe.

Yahoo, c'est l'histoire de deux jeunes gens de la Silicon Valley. En 1994, David Filo et Jerry Yang, étudiants à l'université Stanford, créent le premier répertoire Internet. A l'époque, il n'existe aucun répertoire et pour se connecter sur un site Web il faut connaître son adresse exacte. Alimenté à la main, Yahoo devient la porte d'entrée incontournable du cyberespace pour les internautes du monde entier. C'est avant l'invention des moteurs de recherche automatique.

Très vite des concurrents pointent le bout de leurs nez : Altavista (1995), Google (1998)… Surtout, le Web change de visage. On passe du Web 1.0 au Web 2.0 participatif dont MySpaces, les blogs et Facebook sont les emblèmes. Les internautes ne se contentent plus de consulter du contenu, ils veulent prendre part au grand concert mondial d'Internet.

Malgré quelques initiatives réussies, comme le services Questions-Réponses, Yahoo demeure un portail Web à l'ancienne et perd son leadership. Il perd de l'audience et du coup ses annonceurs publicitaires au profit de Facebook et Google.

Si Yahoo! reste relativement populaire aux Etats-Unis, c'est notamment grâce à sa messagerie. Mais aujourd'hui, les nouveaux venus préfèrent ouvrir une boîte Gmail c'est-à-dire Google.

En 2008, Yahoo rejette l'offre de rachat de Microsoft pour 44 milliards de dollars. C'est l'occasion ratée que la dirigeante Carol Bartz nommée par la suite ne parviendra jamais à faire oublier.

Aujourd'hui, Yahoo est donc à deux doigts de rejoindre le camp des "losers" du monde high-tech tels que MySpace ou, dans un autre registre, Nokia et Sony. Ces entreprises qui semblent happés par une spirale descendante sans parvenir à reprendre l'avantage.

L'univers high-tech est cruel. Il se nourrit d'innovation permanente et toute entreprise qui cesse de surprendre et d'innover perd vite son aura de success story pour revêtir le manteau noir du perdant.

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