Comme un lundi d'au revoir à Jean-Pierre Bacri

Jean-Pierre Bacri est mort. Hier c'était pas seulement ça va comme un lundi, on sait maintenant qu'il y a pire qu'un "ça va comme un lundi", il y a "ça va comme Fait chier la vie!"

Maintenant, on peut tous se le dire, hier soir, toi, moi, tout le monde, on a joué la prolongation Bacri, on a regardé La Baule-les-pins, Un air de famille, ou Didier, on a voulu être sûr une dernière fois qu’on ne sentait pas le cul des gens qu'on ne connaît pas. On a voulu être sûr que l'ironie subtile, le cynisme dans ce qu'il a de plus fin, le sarcasme merveilleux, l'incroyable liberté, ça existait vraiment, on a voulu être sûr que ce n'était pas une blague. Et puis la tendresse... comme c'est doux la tendresse quand c'est une tendresse Bacri. Tendresse toujours barrée, jamais bâclée, tendresse surprenante. Bacri adorait le rap, il l'avait dit dans un entretien à la radio Nova, il adorait Dr Dre, c'est la tendresse brute des moments doux.

On connaît tous un Bacri

Ce dont je suis sûre c'est qu'on on a tous quelqu’un, un oncle, un pote un collègue, quelqu'un de notre entourage qui est devenu notre Bacri. Qui fait une Bacri, qui a la pudeur de Bacri, l’humanisme de Bacri, Qui ralote comme Bacri, qui touche comme Bacri, qu’on aime tellement comme Bacri . À la fin du film Place publique, la fête est finie, Jean-Pierre est au pied d'un escalier, son personnage entonne Osez Joséphine. Nous, on est tellement content d'avoir osé Bacri.