On ne pouvait pas le rater. Qu'il fait bon être second ce matin...
Raymond Poulidor est mort mercredi. Le cycliste avait la réputation d'être un éternel second. Mais la seconde place n'est absolument pas une mauvaise place.
Qu'il fait bon être second et comme les perdants peuvent être magnifiques. Au bout de l'effort, comme dans cette archive de l'INA, 1967, Col du Tourmalet, le souffle, la souffrance, l'abnégation à travers les âges et les départements.
Raymond Poulidor est mort. Parfois on a beau pédaler, on ne sera jamais premier. Mais il est de ces perdants magnifique, de ces champions sans couronne, sans couronne mais avec un immense royaume, Milan San Remo, Paris Nice, Dauphiné Libéré, sept étapes du Tour, huit podiums et j'en passe...
Ce matin, qu'il fait bon être second. Parce qu'on ne dit pas donner une premiere, mais une seconde vie. Parce qu'il y a toujours plus de places assises dans le second bus, dans le second métro. Parce que c'est beau de trouver une seconde jeunesse et que tout est possible avec une seconde chance.
Être second, c'est presque être premier
Qu'il fait bon être second, parce que la seconde classe est moins chère dans les TGV, parce que c'est en seconde qu'on se marre le plus au lycée, parce qu'on comprend mieux à la seconde lecture, parce qu'en voiture en seconde, on ne cale pas, parce qu'on mesure tout en seconde et parfois quelques unes peuvent changer des vies, parce que c'est la seconde option la plus surprenante, la première fois c'est brouillon, la seconde, un chef-d'oeuvre et ça tout le monde le sait.
Il était donc, une seconde fois. Jean-Claude Lamy le dit dans son livre Mon Poulidor. la chanson préférée de Poupou, c'était l'Hymne à l'amour d'Edith Piaf. Alors vas-y Poupou. Peu importe, si tu es deuxième, je me fous du monde entier.
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