On s'y emploie de Philippe Duport. Enquête sur ces "boulots de merde"
L'enquête journalistique de Julien Brygo et Olivier Cyran fait une plongée vertigineuse dans ce que les auteurs appellent des "boulots de merde". Pas seulement des métiers difficiles ou précaires, mais aussi des emplois dont l'utilité sociale est nulle, voire négative.
"Je fais un boulot de merde"
Présentation de l'ouvrage par l'éditeur La Découverte.
"Pas un jour sans que vous entendiez quelqu’un soupirer : je fais un boulot de merde. Pas un jour peut-être sans que vous le pensiez vous-même. Ces boulots-là sont partout, dans nos emplois abrutissants ou dépourvus de sens, dans notre servitude et notre isolement, dans nos fiches de paie squelettiques et nos fins de mois embourbées. Ils se propagent à l’ensemble du monde du travail, nourris par la dégradation des métiers socialement utiles comme par la survalorisation des professions parasitaires ou néfastes.
Comment définir le boulot de merde
A l’heure de la prolifération des contrats précaires, des tâches serviles au service des plus riches et des techniques managériales d’essorage de la main-d’œuvre ? Pourquoi l’expression paraît-elle appropriée pour désigner la corvée de l’agent de nettoyage ou du livreur de nans au fromage, mais pas celle du conseiller fiscal ou du haut fonctionnaire attelé au démantèlement du code du travail ?
Jusqu'à quand cette violence sociale ?
Pour tenter de répondre à ces questions, deux journalistes, Julien Brygo et Olivier Cyran, eux-mêmes précaires ont mené l’enquête pendant plusieurs années. Du cireur de chaussures au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus au "personal shopper" qui accompagne des clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le "Lean management" au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40, les rencontres et les situations qu’ils rapportent de leur exploration dessinent un territoire ravagé, en proie à une violence sociale féroce, qui paraît s’enfoncer chaque jour un peu plus dans sa propre absurdité. Jusqu’à quand ?"
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