Cet article date de plus de sept ans.

On s'y emploie. Le bruit, trop fort aussi dans les open spaces

On s'y emploie, c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail. Demain commence la Semaine de la santé auditive. Elle s'intéresse cette année au bruit au travail. Il n'y pas que les ouvriers des chantiers ou les employés d'aéroport qui en souffrent. Dans les bureaux aussi, le bruit est nuisible aux salariés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le bruit au travail concerne aussi les salariés au bureau. (SIMON GUILLEMIN / HANS LUCAS)

un travailleur sur deux concerné

Philippe Metzger est secrétaire général de l'association JNA, Journée nationale de l'audition. La JNA est à l'origine de la Semaine de la santé auditive qui commence demain.

Q : Les victimes du bruit au travail, on les imagine sur les chantiers, dans les aéroports, mais vous dites que tout le monde, même en open space, est victime du bruit.

R : on s'est aperçu dans une enquête qu'il y avait un Français sur deux qui était gêné par le bruit et que ça n'était pas que les gens qui travaillent sur un chantier ou dans une boite de nuit, mais aussi ceux qui travaillent en open space, qui se disent gênés, fatigués, agressés par le bruit environnant.

Q : le bruit, ça fatigue vraiment ?

R : oui c'est une fatigue auditive. Le système auditif n'est jamais en sommeil, il est toujours en éveil, et les gens se sentent agressés par le bruit environnant et ça leur donne un manque de concentration, surtout quand ils ont un travail intellectuel à faire.

Q : avec quelles conséquences ?

R : pour l'entreprise c'est une perte de temps parce que les gens sont un peu engourdis, ils ont plus de mal à se concentrer sur leur travail.

Q : mais ce bruit, on n'y peut rien, non ?

R : on voudrait que les salariés eux-mêmes en prennent conscience, car c'est eux qui sont les producteurs de ce bruit dans l'espace de travail. Les salariés disent qu'ils aimeraient un peu plus de silence, un peu plus de calme, un peu plus de zones de repos.

Q : elles vous entendent les entreprises ?

R : c'est vrai qu'autrefois les entreprises ne prenaient pas du tout en compte le bruit, aujourd'hui ça change parce qu'on s'aperçoit qu'en mettant en place des systèmes pour réduire le bruit on gagne en santé auditive, en qualité de vie et donc en productivité. 

Q : il y a quand même des professions plus exposées que d'autres.

R : bien sûr les ouvriers sur les chantiers, mais la loi encadre bien ça. Quand on dépasse les 80 décibels sur huit heures, la protection auditive est conseillée et au-delà de 85 décibels elle est obligatoire. La médecine du travail est vigilante sur ce point.

Mais pour ceux qui travaillent à moins de 80 décibels, il n'y a aucune prise en charge par la médecine du travail. Les gens qui travaillent en grandes surfaces, comme les caissières, sont soumises à un stress auditif important, souvent à cause de la musique qui est diffusée. Idem dans le textile, on met une musique d'ambiance qui est assez fatigante. En fin de journée, après huit heures de travail, c'est très pénible.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.