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On s'y emploie. Les entreprises face au risque de radicalisation

"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail. Un cabinet de conseil vient de faire paraître un guide, pour aider les entreprises à faire face au risque de radicalisation parmi leurs salariés.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Illustration sur la radicalisation et les sites djihadistes (MAXPPP)

Une large majorité de Français, 61%, sont favorables à des mesures d’exception pour assurer leur sécurité face au terrorisme. C'est ce que révèle un sondage Odoxa-Dentsu consulting pour franceinfo et Le Figaro, publié jeudi dernier.

Olivier Hassid est directeur chez PwC, chargé des activités de conseil en sécurité et sûreté des entreprises. Le cabinet PwC France a publié un guide, Prévenir et faire face aux risques liés à la radicalisation en entreprise, qui vient d'être présenté à 70 professionnels d’entreprise.

Pourquoi une telle démarche ?

Olivier Hassid : Ça fait deux ans que nos clients nous interpellent sur le sujet et nous disent qu'ils ne savent pas quelle posture adopter par rapport à des comportements parfois violents, agressifs, quand un collaborateur, subitement, refuse de serrer la main d'une femme, quand on nous signale une fiche S.
On a donc fait un partenariat avec le CPRMV, qui est une association canadienne qui travaille sur le sujet et qui aide à détecter les signaux faibles qui doivent interpeller. Il y a un besoin énorme que l'on retrouve dans tous les secteurs d'activité.

Quels secteurs d'activité ?

Olivier Hassid : Tous. La logistique, le transport, le nucléaire, la sécurité mais aussi le secteur bancaire ou le luxe.

Est-ce qu'il y a une tentation de déni de la part des entreprises ?

Olivier Hassid : Oui. Il y a des directions sécurité dans les entreprises et elles ont souvent du mal à faire passer le sujet. Les DRH prennent cette question à travers le fait religieux en entreprise, ce qui nous semble une erreur majeure, parce que quand on parle de radicalisation, on ne parle pas de fait religieux.

Quelle est la première chose à faire en cas de radicalisation ?

Olivier Hassid : Mettre en place un baromètre, des dispositifs d'alerte, de détection, mettre en place des messages clés qui permettent aux collaborateurs de dire et de signaler à la hiérarchie ce type de problématique.

Est-ce qu'il faut faire un signalement aux autorités ?

Olivier Hassid : Encore faut-il en être sûr. Il ne s'agit pas de stigmatiser un collaborateur à tort. Il faut aller voir le collaborateur, échanger avec lui, confirmer ou infirmer la situation, et le cas échéant passer le dossier à la police.

Vous êtes à un poste d'observation privilégié, est-ce que vous êtes inquiet ?

Olivier Hassid : Nos clients le sont, dans tous les secteurs d'activité. Certains sont dans le déni et vous avez des directeurs sécurité qui se sentent un peu seuls, soit vous avez des dirigeants d'entreprise qui ne savent pas quoi faire. Il ne s'agit pas d'être anxiogène mais de traiter sereinement cette problématique et ne pas être dans le déni.

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