Alain Némarq, PDG de Mauboussin : "Ce sont désormais les femmes qui achètent les bijoux"
"Le bijou n'est plus un trophée offert par un
homme, ce sont les femmes aujourd'hui qui achètent les bijoux ". Ce
créneau, Alain Némarq en a fait une stratégie. D'abord, en communiquant
massivement sur des supports "grand public", puisque Mauboussin s'affiche jusque
dans les couloirs du métro. Un sacrilège aux yeux des usages plutôt
conservateurs du petit monde de la joaillerie parisienne.
Autre révolution
initiée par le PDG de Mauboussin, sur ses publicités, la marque affiche ses prix.
Une démarche totalement assumée par Alain Némarq : "Si vous voulez que
les femmes poussent la porte de vos boutiques, il faut que vous affichiez le prix. Donner une
information, ce n'est pas abaisser le standing de ce que vous proposez ".
Mais cette stratégie de communication a un coût : 12% du
chiffre d'affaire. L'essentiel de la gamme est composé de bijoux entre 400 et
2.000 euros. Pour être rentable, Mauboussin rogne donc sur ses marges : "Elles sont de 15 à 20 points inférieures à celles des autres joaillers ",*
- affirme Alain Némarq. Pour maintenir ces prix, Mauboussin produit aussi essentiellement à l'étranger,
principalement en Asie. Mais l'entreprise vient d'entamer un virage : "Nous
sommes en train de relocaliser la production en France. Cela nous permet de
gagner sur les délais de fabrication et de mieux contrôler la production et
d'assurer l'après-vente, mais c'est assez compliqué. Il y a peu d'ateliers. Il
faut donc en créer ! "
Une relocalisation qui a un prix : une des bagues vedette
de Mauboussin passe ainsi de 550 euros à 650 euros. "Nous avons fait
des tests, assure Alain Némarq, et 95% des clients sont prêts à payer
15% de plus pour du made in France ".
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