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Le jour où des festivaliers ont fait la vaisselle

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Dans le rétroviseur, une histoire de resquilleurs qui se termine bien.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le No Logo festival, dans les forges de Fraisans, dans le Jura, lors de son édition 2016. (/NCY / MAXPPP)

Ce soir-là, dimanche 12 août 2018, c’est la clôture de la sixième édition du No Logo Festival, à Fraisans dans le Jura. À l’affiche, Sly & Robbie, Groundation, Biga Ranx ou Panda Dub, du reggae évidemment pour un festival qui fait désormais référence dans le genre. Tout se passe bien, quand le directeur Florent Sanseigne est appelé sur la radio interne. Il se passe quelque chose au restaurant des artistes. "Je suis appelé à un moment, car il y a deux personnes qu'on n'identifie pas. Ils sont en train de manger, de profiter de la bonne cuisine et des bons produits locaux", raconte l'organisateur. Face à lui, deux jeunes festivaliers, la bouche pleine : ils ont réussi à se faufiler à travers trois contrôles de sécurité.

Un festival où chaque centime compte

"C'est là que je leur ai expliqué un petit peu ce qu'était le festival No Logo, totalement indépendant, sans subventions, sans mécénats. Et chaque centime dépensé dans l'organisation est pesé, pour ne pas qu'il y ait de gaspillage. Il se sont retrouvés tellement bêtes qu'ils ont voulu réparer leur bêtise." Les deux fraudeurs, pas bien méchants, ne mettent pas longtemps à trouver la bonne idée : "ils se sont proposé de faire la vaisselle".

Donc, ils ont fini leur repas, pris leurs assiettes et ont passé quatre heures en cuisine à récupérer les assiettes de tous les artistes qui sont venus manger par la suite, et à faire la vaisselle.

Florent Sanseigne

à franceinfo

Du coup, pas de concerts pour eux le soir, mais des photos et des souvenirs en cuisine, au plus près des artistes. Personne ne leur en voudra, surtout pas Florent Sanseigne : "J'ai 40 ans vous savez, mais j'ai fait beaucoup de festival. Quand on est jeune, un peu fauché et qu'on a faim, on va faire des petites bêtises. Ce n'était pas grand chose, il n'y avait aucun préjudice à part deux repas."

Des bénévoles de fortune en cuisine, les seuls du No Logo, un festival rare, qui rétribue tous ceux qui travaillent sur chaque édition. Même si l’histoire se finit bien, depuis, les contrôles sont un peu plus poussés.

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