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Le jour où l’on a finalement trouvé la bonne lumière

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Aujourd'hui, dans le rétroviseur, l'histoire d'un maestro russe intransigeant et d'une lampe.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Arcadi Volodos, lors d'un concert à Saragosse, le 24 octobre 2017. (JAVIER CEBOLLADA / EFE)

Sur la côte basque, depuis dix ans, Biarritz Piano Festival agite le début du mois d'août. Le mercredi 7 août 2019, en clôture de la dixième édition du festival, l’un des plus grands pianistes du 21e siècle, le Russe Arcadi Volodos, doit jouer. Et un grand concert, cela passe d’abord par un travail harassant avec l’accordeur.

Thomas Valverde, le directeur artistique du festival, se souvient de cette soirée. "Il faut savoir que Arcadi Volodos est très exigeant avec son piano, raconte-t-il. Il veut vraiment que la mécanique soit parfaite, que les couleurs et les harmoniques de l'instrument soient exactement comme il les entend."

Une lumière spéciale pour un musicien particulier

Ici, les concerts se déroulent dans le cadre majestueux et doré de l’Espace Bellevue, une rotonde "Belle époque" ouverte à 180 degrés sur l’océan, dont les larges fenêtres laissent passer la fureur, parfois... "Je lui indique qu'on va commencer avec la lumière du jour déclinant, puis au fur et à mesure du concert, la lumière de la salle prendra le relais." Mais le Russe fait la grimace : "Là, il nous faut quelque chose de très spécial, c'est un programme très intime. Est-ce que vous n'auriez pas une petite lampe ?", demande-t-ilÀ quelques heures du récital, l’option lumière est donc à revoir.

Impossible de ne pas satisfaire le grand maître russe, on fait tout pour trouver cette lampe magique. Et je trouve, au fond d'une impasse, un antiquaire...

Thomas Valverde

à franceinfo

La lampe fait un bon mètre cinquante, en laiton, parfaite, se dit Thomas Valverde. L’antiquaire est d’accord pour la prêter, mais la validation du maestro n’est pas acquise. La lampe est entre les mains du régisseur… "Il l'installe, Arcadi continue à jouer. Il regarde un petit peu de côté ce qu'il se passe. On allume la lampe, il se retourne vers nous et dit : 'C'est parfait'."

C'est un grand moment de soulagement pour l'équipe, l’installation est finie. Ce soir-là, les 700 spectateurs, en cercle autour d’Arcadi Volodos, vivront des moments spéciaux, intenses. La lampe a retrouvé son antiquaire par la suite, mais cette soirée a donné des idées aux organisateurs du Biarritz Piano Festival : son, lumière et océan à l’unisson.

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