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Le jour où Taj Mahal a tombé la chemise

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Dans le rétroviseur, une histoire de chemises avec la légende du blues Taj Mahal.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Taj Mahal, lors de son concert au festival du Bout du Monde, le 3 août 2013. (CLAUDE PRIGENT / MAXPPP)

Ce jour-là, le dimanche 4 août 2013, c’est un monument qui débarque au festival Fiest'à Sète : le légendaire Taj Mahal, guitariste et chanteur de blues américain actif depuis plus d’un demi-siècle. Un géant, physiquement impressionnant mais débonnaire, qui ne vous dira jamais qu’il a remporté trois Grammy Awards au cours de sa carrière. Ce soir-là, au théâtre de la Mer, face à la Méditerranée, il partage la scène avec le Malien Bassekou Kouyaté.

Dans les coulisses, un homme le dévore du regard : José Bel, patron et fondateur de Fiest’à Sète, passionné de toutes les musiques du monde mais pas seulement. "J'avais repéré qu'il avait toujours de somptueuses chemises colorés, raconte-t-il. Je lui ai dit : 'Vous savez, moi je n'ai pas fait un contrat avec vous parce que vous êtes un grand joueur de blues. Je vous ai choisi parce que vous êtes un homme de goût et que vous avez toujours des chemises extraordinaires.' Il éclate de rire, mais un rire pantagruélique", se souvient l'organisateur, le sourire aux lèvres.

Et il me répond : 'Moi les chemises, je me les fabrique !' Et il ouvre la sienne pour me montrer le col, signé Taj Mahal.

José Bel

à franceinfo

Le concert est fantastique, la rencontre improbable, la discussion encore plus. Après une soirée qui s’étire dans la nuit, la surprise va venir de bonne heure. "Le lendemain, quelqu'un m'amène deux chemises de Taj Mahal. Il a même tenu à les repasser lui même." José Bel n’en revient pas. La légende ne l’a pas oublié au moment de remonter dans son tourbus.

"Mais je ne peux pas les mettre, c'est un géant ! Alors j'en ai fait encadrer une. J'ai une chemise de Taj Mahal encadrée chez moi." Un souvenir sous cadre, sur un mur, pour une soirée fidèle à l’esprit de rencontre qui anime les organisateurs de Fiest’à Sète, un festival qui aurait dû avoir lieu en ce moment.

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