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Pas de scie circulaire sur scène, mais des téléviseurs vintages fracassés : le jour où Faust a littéralement crevé l’écran

Dans "Petite Histoire de Festivals", Yann Bertrand vous raconte les anecdotes, les moments forts de ces petits et grands événements qui n'auront pas lieu cet été ou en tout cas, pas dans leur forme initiale… Dans le rétroviseur aujourd'hui, une histoire de concert complètement folle avec le groupe Faust.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le groupe Faust lors de son concert au City Hall de Barcelone, le 18 septembre 2013. (JORDI VIDAL / REDFERNS)

Un monument musical, une étrangeté sonore, un attelage franco-allemand fondé au début des années 1970 se présente ce mercredi 24 mai 2006, au soir, à la Sucrière, l’un des lieux de cette quatrième édition de Nuits Sonores de Lyon. Le festival, devenu une référence mondiale en matière d’électro, est fier d’accueillir Faust, un groupe étiqueté krautrock, expérimental, indus et barré, dans la lignée de Kraftwerk, Neu! ou Can.

Violaine Didier a pu découvrir quelques jours plus tôt le rider, c’est-à-dire les éléments dont le groupe aimerait disposer sur scène. "Assez drôle mais plutôt inquiétant, raconte-t-elle. Dans ma liste de course : des meules de foin, des carottes, une bétonnière, des scies circulaires, …"

Des écrans de télé en "décoration"

Évidemment, l’équipe technique a refusé catégoriquement la présence des fameuses scies. "Ça s'est fait en douleur mais le groupe a été fair play en me demandant une autre petite faveur : des anciens écrans de télé, un peu vintage. Ça me paraissait tout à fait adapté au côté visuel des Nuits Sonores et à tout ce que représente le festival", se souvient l'organisatrice, un sourire au lèvres.

Vers 21h30, le concert commence, la bétonnière qui tourne remplie de gravier s'ajoute à l’atmosphère très industrielle. Carottes et meules de foin sont lancées dans le public… "Et le concert se passe avec projection de divers objets dans la foule. C'est plutôt raisonnable à ce stade, quand tout à coup, le groupe se met à fracasser ces magnifiques écrans de télé que je leur ai fournis !"

Des éclats de verre volent de partout, c'est un massacre ! Le premier rang se recule et la fosse se vide.

Violaine Didier

à franceinfo

En coulisses, Violaine Didier est livide à la fin du concert. Aucun blessé mais beaucoup d’adrénaline. Et en plus, le groupe est content. "Ils sont ravis de leur concert. Plein de bonheur, ils viennent me remercier et je reçois encore par la suite des courriers me disant que c'est l'un des plus beaux concerts qu'ils aient vécus." Pas de scies circulaires, pas d’étincelles mais des milliers d’éclats de verre… Nuits Sonores et sa programmatrice se souviendront longtemps du passage de Faust à Lyon.

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