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Exposition : Walker Evans, "le photographe de l'Amérique populaire" au Centre Pompidou

Pour la première fois, le Centre Pompidou à Paris consacre une rétrospective à Walker Evans, l'un des plus grands photographes du 20e siècle.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Photo de Walker Evans : "Westchester, New York, farmhouse 1931" (Centre Pompidou)

Son sujet de prédilection : son propre pays, les États-Unis. Pour la première fois en France, l'œuvre de Walker Evans fait l'objet d'une importante rétrospective. 300 photos de ce grand photographe du 20e siècle sont à voir jusqu'au 14 août au Centre Pompidou à Paris.

"Walker Evans est le premier photographe qui se considère comme un artiste et qui va défendre une approche documentaire", explique Julie Jones, attachée de conservation pour le musée parisien. Walker Evans devient, à partir des années 1930, le photographe de l’Amérique populaire.

Témoin de son époque 

Il photographe son époque et rien ne lui échappe. "Ce qu'on voit aux États-Unis, ce sont des baraques au bord des routes, des devantures de magasin, des gens dans la rue, des architectures typiques, des publicités, des affiches de cinéma", détaille Julie Jones.

Walker Evans va vraiment s'attacher à rendre compte de l'environnement visuel de tous dans ce pays si vaste que sont les États-Unis.

Julie Jones, attachée de conservation au Centre Pompidou

à franceinfo

L’exposition retrace la totalité de la carrière de Walker Evans, des premiers autoportraits de la fin des années 1920 jusqu’aux polaroids des années 1970. Certaines séries nous plongent au cœur de l’identité américaine. Walker Evans saisit ainsi les baraques des bords de route et notamment un garage dans la banlieue d’Atlanta. 

"Sur cette image, on voit un garage de fortune situé au bord de la route, note l'attachée de production du Centre Pompidou. Un automobile se trouve juste devant l'entrée et attend peut-être une réparation. Des pneus sont exposés comme un cabinet de curiosité. On voit des jantes, différents accessoires et différentes pièces détachées et puis il y a une femme qui attend devant. Cela crée une sorte d'ambiance quasi cinématographique qui est vraiment spécifique de cette esthétique d'Evans", continue Julie Jones.

Photo de Walker Evans : Houses and Billboards in Atlanta 1936 (Walker Evans Archive, The Metropolitan Museum of Art)

Si les vitrines, les enseignes, les publicités le passionnent, Walker Evans est aussi le photographe des anonymes, ceux, qui, comme il l’écrivit, parlent avec leurs yeux. "Les portraits les plus connus sont ceux qu'il réalise en 1936 en Alabama où il part avec l'écrivain James Adgee photographier trois familles de métayers victimes de la dépression comme tant d'autres, raconte Julie Jones. Il part avec un appareil moyen format et va faire des portraits magnifiques, de façon très frontale, où il va essayer de laisser parler au maximum ces gens avec nous, spectateurs."

Photo de Walker Evans : "Alabama Tenant Farmer Floyd Bourroughs 1936" (CROMOTEX / FERNANDO MAQUIEIRA)

Dans le métro new-yorkais, de 1938 à 1941, Walker Evans, cache son appareil dans son manteau et photographie en toute discrétion les passagers assis en face de lui. Des instants de vérité qui constituent une étonnante galerie de portraits.

La rétrospective Walker Evans : le reportage d'Anne Chépeau

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