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Polars d'été. "La Petite Fille que j'ai tuée", de Ryô Hara

Tout l'été, Gilbert Chevalier revient sur les meilleurs romans noirs, policiers et thrillers de l'année. Aujourd'hui, "La Petite Fille que j'ai tué" de Ryô Hara, publié aux éditions Atelier Akatombo.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'écrivain Ryô Hara, auteur du roman "La Petite Fille que j'ai tuée". (HATAKAWA PUBLISHING CORPORATION)

La Petite Fille que j'ai tuée a été écrit il y a une trentaine d'années. Ce roman a été très apprécié des Japonais et a fait la réputation de son auteur.

Dans La Petite Fille que j'ai tuée, Ryô Hara imagine dans le Tokyo des années 1980, un détective privé nommé Sawasaki, qui est contacté par le père d'une petite fille violoniste prodige qui a été enlevée. Ce père lui demande de remettre la rançon demandée aux ravisseurs. Sawasaki échoue, la rançon disparaît, la petite fille aussi.

La suite est le cheminement du détective entre l'enquête difficile, la famille de la petite fille aux relations complexes, la police méfiante à son encontre ou des ravisseurs qui jouent avec lui et son propre sentiment de culpabilité.

La culpabilité d'un détective manipulé

Ce sentiment, étrangement, imprègne tout le roman. La romancière et grande admiratrice de la littérature noire japonaise Dominique Sylvain est l'éditrice de ce roman.

"Il s’est retrouvé un peu par hasard dans cette intrigue parce que les ravisseurs de la petite fille, une violoniste prodige, lui ont mis sur le dos l’affaire dans le sens où ils ont voulu qu’il soit la personne qui va transporter la rançon, raconte Dominique Sylvain. Suite à cela, il va y avoir une série d’embrouilles et il va se sentir responsable de la mort d’une enfant et ce sentiment, on va le ressentir durant tout le roman. Ça crée une émotion très forte et ça rend le personnage, qui est plutôt un dur à cuire, particulièrement touchant et vrai."

Un héros désabusé et attachant

Sawasaki est un détective attachant, consommateur de cigarettes et d'alcool, son agence n'est pas très reluisante. Ses ennemis prospèrent et sa vision du monde n'est pas des plus optimistes. Un héros qui ressemble à un certain Philip Marlowe, le détective de l'auteur américain Raymond Chandler.

Le détective Sawasaki, créé par l'auteur, est seul face à la corruption. Il a un petit côté chevalier blanc comme Philip Marlowe, le policier créé par Chandler, en son temps

Dominique Sylvain

à franceinfo

"Ryô Hara avoue son admiration très nette pour Chandler, également pour Simenon d’ailleurs. Et puis là effectivement, on a Sawasaki, un privé nippon qui ne va pas jouer aux échecs comme Philip Marlowe mais en revanche, c’est un fana du jeu de go, compare l'éditrice de l'Atelier Akatombo. Le héros a lui aussi une bonne descente quand c’est nécessaire ou pas nécessaire. On retrouve quand même des éléments du héros de Chandler."

Avant La Petite Fille que j'ai tuée, ce détective chandlérien japonais apparaissait dans un autre roman de Ryô Hara, sous le titre français Nuit sur la ville, publié en France en 1994. Les aventures de Sawasaki ont fait l'objet de plusieurs films et séries au Japon.

Créées par Dominique et Franck Sylvain, les éditions Atelier Akatombo ont déjà publié au total cinq romans noirs japonais. D'autres sont attendus à la rentrée.

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