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Profession : reporter. Dans le sillage du pape François en Irak

Rien n'est laissé au hasard dans l'approche d'un voyage pontifical. Surtout les questions de sécurité. Surtout quand il s'agit pour le pape d'aller en Irak. Des mois de préparation, et pour les journalistes qui accompagnent la délégation, un code à respecter. 

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le pape accueilli à sa sortie d'avion à Erbil, en Irak.  (BRUCE DE GALZAIN / RADIO FRANCE)

Bruce de Galzain est l'envoyé spécial permanent de Radio France en Italie et auprès du Vatican. En reportage, les couvertures que l'on croit tranquilles ne le sont pas forcément. On pourrait penser qu'un voyage pontifical ne génère pas de stress particulier.

Les déclarations de Benoît XVI au Cameroun sur le sida et les préservatifs en mars 2009 

Parlez-en aux journalistes partis avec Benoît XVI, dans l'avion qui le conduit au Cameroun en mars 2009, quand le pape déclare que le problème du sida ne "peut pas être réglé" par la "distribution de préservatifs" et qu' "au contraire, leur utilisation aggrave le problème". 

Cette déclaration faite dans les airs entraîne évidemment une dépêche de l'Agence France Presse, et quand l'avion se pose à Yaoundé, les journalistes se retrouvent tous en direct sur leurs antennes, depuis le tarmac camerounais, et tout en avançant avec leurs valises, ils participent à des émissions débats et sont questionnés sur la polémique générée par la citation. Car lorsqu'on est "embeded" Vatican, on doit suivre le rythme.

La foule attend le pape dans le stade d'Erbil; (BRUCE DE GALZAIN / RADIO FRANCE)

En Irak avec le pape François

Bruce de Galzain, correspondant permanent de Radio France en Italie et auprès du Vatican l'a expérimenté dans un autre registre : L'Irak. Ses conditions sécuritaires, la pandémie. C'était la semaine dernière. Le Vatican prépare chaque déplacement dans le moindre détail, mais les plus sensibles font l'objet de soins particuliers et demandent parfois des mois de préparation. Les services de renseignement et la gendarmerie vaticane travaillent en étroite collaboration avec les autorités locales.

Et sur place, le reporter n'a pas le temps de se sentir menacé, tant le dispositif est impressionnant : hélicoptère, forces militaires, forces anti-terroristes. Ce n'est pas seulement le pape dont il faut assurer la protection, c'est aussi celles et ceux qui l'accompagnent, la dizaine de bus et d'innombrables pick-ups qui roulent à tombeau ouvert sur les routes irakiennes. 3 jours, 6 lieux, une dizaine de rencontres. Le tout à vive allure.

À peine le pape a-t-il terminé son échange, ou son homélie qu'il faut partir aussitôt. Et le bus n'attend pas. Envoyer un reportage, faire un direct, ce n'est pas le problème du protocole. Le cortège part, et le journaliste a intérêt à être à sa place, à l'heure dite. Comment être à l'antenne quand on est toujours en train de bouger sous escorte, qu'on n'a pas le temps de se poser pour écrire ou monter des interviews faites au pas de charge ?

Le pape en papamobile ouverte, pour la 1ere fois du voyage, dans le stade d'Erbil. (BRUCE DE GALZAIN / RADIO FRANCE)

Profiter des temps de parcours pour travailler reste aléatoire

Déjà parce que le réseau wifi est forcément capricieux dans la traversée de déserts, et que le bus ne roule pas sur une autoroute goudronnée. Un programme chargé, des temps forts, un dialogue interreligieux à retranscrire, et peu de wi-fi. 

La sécurité renforcée dans des voyages officiels sur une territoire sensible complique toute couverture pour des chaînes tout info comme franceinfo. Le direct, les points réguliers à chaque étape, sont difficiles à tenir. C'est un numéro d'équilibriste, où tout doit être minuté, pensé, et puisqu'on est avec le pape, il faut prier pour qu'un imprévu ne survienne pas. 

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