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Les primo accédants, cible privilégiée des banques ?

Qui sont les primo accédants ? Ce n'est pas une maladie des poumons mais l'expression désigne ceux qui achètent de l'immobilier pour la première fois. Sont-ils les mal-aimés des banques ou au contraire sont-ils courtisés ? Avec Patrick Lelong et Jean-Michel Guérin du site immobilier "De Particulier à Particulier".
Article rédigé par Jean-Michel Guérin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Deux études répondent à ces questions. La première provient de VousFinancer.com qui a interrogé les banques pour savoir quel type d'emprunteur reçoit les meilleures offres. La  seconde, celle de PAP qui livre une grande enquête auprès des accédants pour savoir qui ils sont, et ce qu'ils envisagent d'acheter.

On prête facilement aux jeunes primo-accédants, mais, selon le PAP, ce ne sont pas eux qui achètent ?

Oui, c'est une étude que nous faisons tous les deux ans, depuis 2003. Et, entre deux enquêtes, on se rend compte que le profil de l'accédant-type a beaucoup changé. Ils sont plus âgés, la part des plus de 60 ans est passée de 8% en 2009 à 18% en 2014, et donc plus aisés, d'autant, qu'ils ont, généralement, déjà été propriétaires. La revente de leur précédent bien leur permet donc de gonfler considérablement leur apport personnel, puisque pour plus d'un tiers d'entre eux, l'apport personnel finance le projet à concurrence d'au moins la moitié.

Les jeunes ne veulent pas acheter ?

Il y a certainement un peu d'attentisme ou de peur de l'avenir chez les moins de 30 ans, qui ne représentent plus que 12% des intentions d'achat, contre 32% en 2007 ! Le niveau des prix contribue aussi à les chasser du marché. Tout ceci a une incidence sur la nature des biens recherchés, leur localisation, et même sur le comportement des acquéreurs lorsqu'ils empruntent.

Par exemple ?

Et bien, qui dit population plus âgée et plus aisée signifie que les accédants ont déjà un parcours professionnel abouti. 45% des candidats appartiennent aux catégories de cadres, cadres supérieurs ou professions libérales. Et ils cherchent davantage la proximité du centre-ville. Leur préférence va donc plus vers l'appartement que vers la maison individuelle, et ils achètent pour longtemps puisqu'ils disent vouloir rester dans leur nouveau logement pendant au moins 10 ans. Côté comportement vis-à-vis des banques, ils deviennent plus exigeants. Et comme ils sentent que le rapport de force leur est favorable, ils n'hésitent pas à faire jouer la concurrence, soit en allant eux-mêmes consulter plusieurs banques, soit en recourant aux services d'un courtier. Ce sont donc des consommateurs avertis.

Et ils préfèrent le neuf ou l'ancien ?

Une bonne moitié préfère toujours l'ancien, et ils sont peu nombreux à vouloir, spontanément, du neuf. Mais, finalement, pour le solde, cela leur est indifférent. Ils cherchent chaussure à leur pied, près du centre-ville et ça leur est finalement égal que le bien soit neuf ou ancien.

Mais pourtant VousFinancer.com explique que les banques sont prêtes à tous les efforts pour séduire les jeunes  ?

Oui, les jeunes primo-accédants constituent la cible privilégiée des banques selon une étude du courtier VousFinancer.com. Elles leur accordent de très bonnes conditions de crédit, réduction de taux, emprunts sans apport et/ou supérieurs à 25 ans, s'ils présentent un bon dossier. Elles cherchent à les fidéliser, sachant qu'avec des revenus qui vont augmenter dans l'avenir, ils offrent un bon potentiel commercial. 

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