Si j'étais... François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy
François Fillon remporte le premier tour de la primaire à droite et au centre. Il est suivi par Alain Juppé. Nicolas Sarkozy est lui troisième. Karl Zéro s'inspire de ces résultats et se met à la place de ces trois personnages politiques.
Si j’étais François Fillon, je me permettrais, puisque j’ai le plaisir de revenir sur franceinfo ce matin, de vous raconter une anecdote personnelle. C’était le 2 septembre dernier, ce n’est pas vieux, j’étais votre invité Fabienne, ainsi que celui de M. Aphatie. A l’époque, pour mémoire, les meilleurs sondeurs de profession me créditaient de 8% d’intentions de vote, je dis "de profession" parce que dès que je serais élu président ils ne pourront exercer qu’au titre d’amateurs. Je vous remercie au passage d’avoir été poli avec moi ce jour-là, vue que j’étais cuit d’avance, vous auriez pu m’expédier en trois minutes, vous ne l’avez pas fait. Juste avant l‘émission, j’étais au maquillage, et là, j’ai eu la surprise de voir arriver dans la loge un monsieur à lunettes dont je croise la calvitie élégante depuis 20 ans. Je lui ai dit : " Mais je te croyais mort ? " et il m’a répondu : " Moi aussi ! " Il m’a expliqué en substance que compte tenu des sondages, je devrais peut-être me renseigner pour trouver une place aux Hespérides dès le 21 novembre, c’est à dire aujourd’hui. Je lui ai répondu que les sondeurs étant des buses, et qu’étant sur le terrain depuis trois ans, je savais que je serais présent au 2e tour. Devant son air incrédule, presque compatissant, je lui ai dit avec toute la fougue dont je suis capable : " Tu verras tu sera surpris " et il l’est.
Une fois de plus, les sondages mis en cause
Si j’étais Alain Juppé, je vous dirais, comme hier soir sous les vivats délirants des " Jeunes avec Alain Juppé ", une vue de l’esprit j’en conviens, pauvre escouade de figurants venus d’écoles de commerce de l’agglomération bordelaise rétribuée en Corona, que je relève le défi, et que je continue le combat, d’homme à homme ! Absence de programme contre programme, les français jugeront, et durant une semaine, promis, je vais faire de mon mieux pour donner le change, faire mine de croire encore à ce slogan à la con " l’identité heureuse " que j’ai pompé à Philippe Sollers. Si j’étais Alain Juppé, moi aussi, j’en voudrais terriblement aux sondeurs, qui en faisant de moi dès le départ le triomphateur de cette primaire ont poussé les français, qui sont joueurs, à voter Fillon. Enfin, si j’étais Alain Juppé je vous dirais que je me sens si las de ce cirque inepte auquel, depuis 1976 -40 ans déjà- je participe sans jamais y avoir cru, tant il est loin de ma nature profonde, que je serais ravi de perdre dimanche prochain.
"Mes chers électeurs... je pars"
Enfin, si j’étais Nicolas Sarkozy, les mots me manqueraient, de si bon matin, pour vous dire la tristesse immense que j’éprouve. Je confierais donc à une de mes icônes de toujours le soin de vous les exprimer, grâce à ce poème prémonitoire :
Mes chers parents/Je pars/Je vous aime mais je pars /Je n' m'enfuis pas je vole/Sans fumée sans alcool/Je vole je vole/
C’est lundi il est 7 heures 58/J'ai bouclé une petite valise/Et je traverse doucement l'appartement endormi/J'ouvre la porte d’entrée/
Hier soir à table/J'ai bien cru que ma mère/Se doutait de quelque chose/Elle m'a demandé si j'étais malade/Et pourquoi j'étais si pâle/J’ai dis que j'était très bien/Tout à fait clair/Je pense qu'elle a fait semblant de me croire/
Je pensais que ce s'rait plus dur/Et plus grisant un peu/Comme une aventure/En moins déchirant/
Oh surtout ne pas se retourner/S’éloigner un peu plus/Il y a la gare/Et après la gare/Il y a l’Atlantique/Et après l’Atlantique/
Il est 7 heures moins 5
Je me suis rendormi
Dans ce train qui s'éloigne un peu plus
Oh surtout ne plus se retourner
Jamais
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