Peter Suschitzky, le cinéma par l'image
Peter Suschitzky, bientôt 75 ans, n'a jamais changé sa méthode de travail en cinquante ans de carrière : "Je me fie à mon oeil et mes instincts, c'est tout" . Il faut dire que les gènes ont à voir dans cette histoire : fils du chef opérateur Wolfgang Suschitzky, le Britannique a fait de la photo sa raison de vivre. La photo ou plutôt l'image, qu'elle soit peinte ou travaillée pour donner une couleur à un film.
Cannes le royaume des stars et du glamour. Les directeurs photo n'y sont pas récompensés @franceinfo @YannBertrand pic.twitter.com/kKznYFY6mh
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) May 20, 2016
Le monde du cinéma le remarque très vite, dès sa sortie de l'IDHEC à Paris. En 1972, il travaille avec Jacques Demy sur "Le Joueur de Flûte". Très vite aussi, il apprend à se mettre au service du film, abordant son métier de la plus modeste des façons :
"L'important c'est de ne pas croire que l'on fait une chose pour la première fois de l'histoire du cinéma".
Un "mariage" avec David Cronenberg
Ken Russell, Jim Sharman, Matteo Garrone ou Tim Burton pour Mars Attacks ! , ils sont nombreux à faire appel à ses services. Mais pas autant que David Cronenberg : depuis "Faux Semblants" en 1988, il a participé à tous ses films, le dernier en date étant "Maps To The Stars" il y a deux ans. "C'est comme un mariage professionnel et amical" , en dit le chef opérateur. Mais il y a une autre collaboration célèbre dans la vie de Peter Suschitzky. George Lucas, un admirateur, le recrute en 1980 pour L'Empire contre-attaque , deuxième volet de la saga Star Wars .
Suschitzky fait la photo des films de Cronenberg depuis 25 ans.
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) May 20, 2016
Leur 1ère rencontre...@franceinfo @YannBertrand pic.twitter.com/zWIa8kay79
Cette carrière prestigieuse lui vaut un hommage, ce vendredi soir à Cannes, organisé par la marque d'objectifs Angénieux et donc pas de la part du festival, dont le palmarès oublie les récompenses techniques : "On n'apporte pas de glamour, nous" , explique-t-il en toute franchise et sans amertume. Peter Suschitzky, 43 films au zoom de son objectif, ne s'en formalise pas. Il se dit toujours que ce n'est pas si mal pour un jeune homme dont la première passion était... la musique.
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