Céline avant Céline
Ce matin l’autre info est en Suisse…
Oui, grâce à la Tribune de Genève qui raconte comment a été découvert un texte inédit de Céline. Non pas de Céline Dion, Thierry Solère, mais bien de Louis Destouches alias Céline, l’auteur maudit du « Voyage au bout de la Nuit ».
Dans quelles conditions cette découverte a-t-elle eu lieu ?
Alexandre Junod juriste et écrivain genevois de 35 ans mène un projet de recherche sur Céline. Il fouille dans un vieux carton d’archives de la Société des Nations qui est dans les actuels locaux de l’ONU, à Genève. Il tombe sur des paperasses, des coupures de journaux, le récit d’une mission aux Etats-Unis. Et puis, il y a là une quinzaine de pages, tapées sur papier carbone, un tapuscrit. Apparemment, ce document avait été déclassé entre son premier passage dans les archives en 2009 et la reprise de ses recherches en 2013. Il reconnaît et on imagine son émotion des corrections de la main de Céline, dont l’écriture est très reconnaissable. Pendant quelques mois il garde sa découverte pour lui, puis, il finit rendre publique sa trouvaille.
De quoi parle le texte ?
Il a été publié en octobre dernier, sous le titre très célinien « On a les maîtres qu’on mérite » dans une revue belge bien connue des amoureux de Céline « Le Bulletin célinien ». Ces quelques feuillets composaient en fait le début d’un article écrit en 1924 pour la revue « La Presse Médicale » : « La Vie, Pasteur, Semmelweis et la Mort ». Louis Destouches, Céline a alors trente ans. Il est tout juste médecin et travaille à la section hygiène de la SDN. Son article est un hommage à Pasteur et à Ignace Semmelweis, auquel le docteur Desouches a consacré sa thèse. Alors la revue « La presse médicale » a bien publié son article en 1924 mais en retirant les premiers feuillets jugés pas assez médicaux. Il s’agit des pages découvertes par Alexandre Junod ou l’on croise déjà les thèmes du « Voyage au bout de la nuit » : l’existence, son absurdité, la désillusion, la guerre, l’horreur de la guerre et puis, déjà, sa défiance des hommes de pouvoir. Thierry Solère, je suis sûr que vous savez puisque vous connaissez Nicolas Sarkozy depuis longtemps, vous avez fait la campagne de 2007, que « Voyage au bout de la Nuit » est le livre favori de l’ex-Président de la République, il l’a répété souvent. Alors vous, le masochiste qui va organiser la primaire ouverte de l’UMP entre tous ces cadors qui s’aiment tendrement, j’ai envie de vous soumettre une citation fameuse tirée justement du « Voyage au bout de la nuit ». Céline y définit terriblement bien le mensonge… : « le mensonge, ce rêve pris sur le fait, et seul amour des hommes ». Toute la politique est contenue dans cette phrase, non ? C'est voyage au bout de l'UMP, en fait...
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